La façon de souhaiter l'Aïd_Mohammed al Maghrebi


Mohammed karimi al Maghrebi dit :

Que votre fête soit bénie et joyeuse !
Comme je disais toujours à l’occasion de la fête de la rupture du jeûne :

Concernant les félicitations pour l’aïd et les félicitations en général, ce sont des pratiques qui font partie des habitudes
-`âdât- et de l’usage commun -`urf- et non des adorations -`ibâdat-. Cela veut dire que toute formule employée est autorisée tant qu’elle est convenable. Et c’est à celui qui cherche à imposer une formule déterminée et à mettre des restrictions à cette pratique d’apporter les preuves du bien-fondé de son jugement.
Cette règle étant établie, il est permis de dire : « Que votre fête soit bénie et joyeuse » -`idûkum mubârakun sa`îd-, comme il est permis de dire : « Que cette décade soit bénie » -mabrûk `awâshirkum-, ou sahha `idkum, ou même « joyeuse fête » en français.
Et moi, pour ma part, je vous adresse toutes ces formules.

J’ajoute qu’on peut féliciter les musulmans deux ou trois jours avant l’aïd puisque la félicitation est liée à l’événement comme on peut féliciter pour son mariage quelqu’un qui veut se marier dans deux ou trois jours si cela fait partie de l’usage commun des gens.

J'ajoute aussi que pour le takbîr de la fête, il n'y a pas de formule précise. Les données traditionnelles nous fournissent diverses formules prononcées par nos pieux prédécesseurs à cette occasion. D'ailleurs l'imâm Mâlik qui est le plus connaisseur du takbîr qui se pratiquait à Médine n'a pas astreint les musulmans à une formule précise comme le rapporte son disciple Ibn Al-Qâsim. Le takbîr que font les musulmans au Maroc remonte, d'après mes recherches, à Ibn Habîb, savant du deuxième siècle de l'hégire, disciple de Mâlik et l'un des fondateurs de l'école malékite andalouse (l'Espagne musulmane).

Ceci étant, il n'appartient à aucun musulman d'imposer une formule de takbîr bien précise à la communauté et de qualifier les autres formules d'innovations blâmables. J’implore Allah en cette belle occasion de nous prémunir contre l’esprit borné, l’étroitesse de la vision, l’étroitesse du cœur, contre l’orgueil et contre tout ce qui porte atteinte à la cohésion de la communauté.