Petite introduction : Cet article se veut d'être long pour apporter des éclaircissements aux proies des vautours qui guettent. Avant de voir la position de croyance des 4 Imams de jurisprudence, il est primordial de rappeler quelques faits (cela peut paraître répétitif mais il est important de le souligner) :
- La Communauté d'Ahlul Sunna est en accord par consensus sur l'égarement des Jahmites et des Mu'tazilites, et autre sectes qui ont dévié du crédo islamique de base.
- Si il y a plusieurs écoles de jurisprudence qui ont divergé, elles ont divergé licitement dans la jurisprudence (finalité de la Shari'a). Allah ('aza wa jall), par sa vaste sagesse illimitée, permet d'élargir le Hukm final dans un certain périmètre, dont les 4 Imams ont fixé les limites afin de rester dans le licite, suivant la situation de celui qui subit ce Hukm. Même les Compagnons et leurs suiveurs, après la mort du Prophète (salla Allaho 'alayhi wa salam), ont divergé entre eux et les écoles de Fiqh sont la continuité de leur "compréhension du Hadith" en la structurant avec des règles.
Cependant dans la 'Aqida, le Prophète (salla Allaho 'alayhi wa salam) n'a jamais divergé avec ses Compagnons (radi Allaho 'anhoum) car 'Aqida veut dire le dogme de la CROYANCE.
Jibril ('alayhi salam) transmet au Messager (salla Allaho 'alayhi wa salam) et ce dernier apporte ce Message aux Compagnons. Allah leur demande de croire en Ses Versets sur Ses Noms et Attributs et non d'analyser, de philosopher, de chercher à comparer ou encore de connaitre le pourquoi et le comment. Ceci n'émane pas de l'analogie ou d'une étude de réflexion contrairement au fiqh. La 'Aqida, c'est la croyance brute des textes décrivant Allah ('aza wa jall) .
De ce fait Allah dit dans Ali 'Imran :
7. C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au coeur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : "Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur! " Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent.
Certains, comme les Ash'arites, prétendent que l'interprétation des versets (Ta'wil) attrait aux Sifat (Attribut) était la voie d'Ahlul Sunna. Ils se sont appropriés les 4 Imams dans leur croyance dans le but de démontrer que la théologie spéculative (kalam) en était le fondement.
Les Compagnons, les Tabi'ines et leurs suiveurs parmi les Imams ont réfuté les Mu'tazilites et les Jahmites, car ces derniers pratiquaient le Kalam. Le plus grand opposant à cette méthodologie fut Ahmad ibn Hanbal (rahimahou Lah). Il a résisté à la doctrine des Mu'tazilites, dominante à cette époque, en appliquant l'Islam (l'acceptation selon le Qoran et de la Sunna) et non le Kalam, même pour contre argumenter. Nous verrons, par ailleurs, la condamnation de cette hérésie via la méthodologie des 4 Imams. C'est la finalité de ce présent et modeste article.
Ils ont oser dire que Ahlul Sunna est Ash'arite ! Comment auraient-ils pu être de la secte Ach'arite, alors que le fondateur de cette secte (Aboû al-Hassan `Alî Ibn Isma`il Al-Ach`ari) est né en l'an 260 H, c'est à dire 20 après la mort de l'Imam Ahmad, 60 ans après la mort de l'Imam Chafi`i, 80 ans après la mort de l'Imam Mâlik, et 110 ans après la mort de l'Imam Abou Hanifah ! Sans oublier que Abou al-Hassan Al-Ach`ari est né en l'an 260 et a suivi la secte des Mou`tazilah durant 40 ans sous l'enseignement du savant de cette secte Al-Djabâ’i ! Cela signifie que l'on doit rajouter à cet intervalle entre ces Imams et Al-Ach`ari quarante ans d'innovations ! C'est-à-dire que c'est uniquement en l'an 300 H qu'il quitta la secte des Mou`tazilah ! Il y a donc 120 ans entre sa sorti de la secte Mou`tazilah et la mort de l'Imam Mâlik ! A la sortie du Mou'tazilisme, Al Ash'ari a usé du Kalam pour réfuter son ancienne secte.
Quand on écoute le discours des Ash'arites, on a l'impression qu'on ne peut réfuter le Jahmisme et le Mou'tazilisme sans avoir recours au Kalâm. C'est pour cela qu'ils prétendent que ce serait al-Ash'arî qui aurait fait triompher la croyance sunnite et non pas Ahmad ibn Hanbal. Ils disent que l'imam Ahmad n'était pas un théologien mais seulement un savant cantonné à l'étude et à la transmission du Hadîth. Selon eux il y aurait un bon Kalâm (celui d'Ibn Koulab relayé par al Ash'ari) et un mauvais Kalâm (celui des Jahmites et Mou'tazilites) Ceci est une aberration.
Prétendre qu'il faut nécessairement recourir au Kalâm pour réfuter des sectes comme le Jahmisme et le Mou'tazilisme, revient à dire le Qour'ân et la Sounna ne suffisent pas pour réduire à néant leurs fausses croyances. Le discours des Ash'arites laissent également à penser qu'avant Aboû al-Hasan al-Ash'arî, personne ne serait arriver à réfuter correctement et définitivement les sectes qui sévissaient à cette époque. Finalement, les Ash'arites voudraient nous faire croire que ce serait Aboû al-Hasan al-Ash'arî qui aurait porté le coup fatal aux Jahmites et Mou'tazilites, et que personne avant lui n'avait réussi à le faire aussi magistralement.
On voit bien que les Ash'arites font tout pour mettre hors jeu l'Imam Ahmad et ne veulent pas le considérer comme étant le représentant et le triomphateur du Sunnisme, à une époque où naissaient et se propageaient toutes sortes de sectes déviantes. Ils ne veulent pas non plus reconnaître clairement que l'imam Ahmad avait déjà détruit et réfuté - sans avoir à recourir au Kalâm - les Jahmites, les Mou'tazilites ainsi que d'autres fractions égarées avant même l'avènement d'al-Ash'arî.
Si l'imam Ahmad ne s'adonnait pas au Kalâm, ce n'était pas par choix méthodologique mais tout simplement parce que le Kalâm en soi est une innovation blâmable (Bid'a). On ne peut combattre le faux avec du faux, ni une hérésie avec une hérésie ni éteindre le feu avec du feu. C'est pour cela que l'imam Ahmad s'en tenait strictement aux sources scripturaires de l'islam - à savoir le Qour'ân et la Sounna - pour répliquer aux jahmites et consorts. De plus, il n'y a pas que Ahmad ibn Hanbal qui blâmaient l'utilisation du Kalâm. Tous les oulémas d'entre les Pieux prédécesseurs (Salaf) réprouvaient le recours au Kalâm. Ils ne faisaient pas de différence entre le Kalâm émanant d'un jahmite, d'un mou'tazilite ou d'un koullâbite-ash'arite. Ils blâmaient en bloc tout recours au Kalâm dans la religion. il essaye de faire croire qu'il y a un bon kalâm et un mauvais hors, il n'y a aucune distinction faite par les salaf sur ceci, car ils l'ont rejeté totalement et les Ash'arites ont renoué des liens méthodologique avec cette innovation malgré l'avertissement. La preuve dans ceci est qu'ibn kulab réfutait les mu'tazilite à l'époque de l'imam ahmad et ce dernier en mis en garde contre lui justement à cause du kalâm malgrès qu'il réfutait cette secte (nous verrons ceci à la mention de l'imam) :
Voici la position des 4 imam sur le kalâm :
Al-Hâfidh Ibn Rajâb Al-Hanbalî (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit après un long discours :
« Ce sont les Pieux Prédécesseurs qui sont sur la vérité en laissant les Versets et les Ahadîth traitant des Attributs d’Allâh comme ils les ont trouvés, sans interprétation, ni adaptation, ni assimilation. Le contraire n'a jamais été rapporté authentiquement d'aucun d'eux, et surtout pas de l'Imâm Ahmad car il n'a jamais interprété le sens de ces Attributs ni ne leur a donné des exemples. Cependant, parmi les gens qui vinrent immédiatement après l'Imâm Ahmad on trouve des gens qui se sont adonnés à cela en imitant Muqâtil. Pourtant, ce dernier ne devrait pas être imité sur cela, ce sont plutôt les Imâms de l'Islâm qui doivent être imités à l'instar d'Ibn Al-Mûbarâk, Mâlik, Ath-Thawrî, Al-Awzâ’î, Ash-Shâfi’î, Ahmad, Ishâq, Abû ‘Ubâyd, et les autres. De tous ces Imâms, aucun n'a tenu des propos de la bassesse des gens du Kalâm ou des philosophes. Ces médiocres propos n'auraient pas pu être tenus par des gens exempts de diffamation et d'outrage. Abû Zar’â Ar-Râzî (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) a dit : « Tous ceux qui ont reçu de la science et ne l'ont pas préservée, ont eu recours à la philosophie pour la transmettre, et vous [gens de la Sunnâh] n'êtes pas de ceux-là.»
[Al-Hafîdh Ibn Rajâb Al-Hanbalî ~ Fadl Al-‘Ilm As-Salaf ‘Alâ ‘Ilm Al-Khâlâf]
Abu Hanifa le premier Imam était un partisan du Kalam mais il s'est ensuite
repentit :
Abou Hanifa a dit: "Je regardais le kalam au point que je suis devenu
si capable dans cela qu'on me montrait du doigt à cause de lui " (Source:
Tarikh Baghdad 13/333)
Abou Hanifa a dit: "Qu'Allah maudisse amr bin oubayd. Lui
qui a ouvert la porte à une chose qui n'a aucune utilité pour les hommes;
« le kalam »."(al harawi, zammoul kalam, p 28/31)
L‘imam Abou Hanifah a dit à Abu Yusuf:
«Méfiez-vous de parler
aux gens du commun (al-'âmmah) sur les fondements de la
religion par le biais du Kalam, car ils sont un peuple qui vous suive aveuglément, afin
qu'ils ne deviennent pas confus a cause de cela."
[Source: Muwaffaq Ahmad al-Makki, Hanifah Manaqib Abi p. 373]
L‘imam Abou Hanifah a dit:
"Les ashab al-hawa' (gens de la passion) à Bassorah sont nombreux. Et j'y suis
allé une vingtaine de fois, parfois je suis resté pendant plus ou moins un an, avec
l'impression que la science du Kalam ('ilm al-kalâm)
été la plus grande des sciences là-bas. "
[Source: Al-Kurdi, Hanifah Manâqib
Abi p. 137]
"Je me suis tellement perfectionné dans
la science du kalam qu'au final je pouvais être montré du doigt. Un jour, nous
étions assis près du mejliss de Hammaad ibn ebi soulaiman. Une femme vint et
demanda: "Il y a un homme qui voudrai répudier sa jariya conformément à la
sounnah. Que doit-il faire?" Je ne savais pas quoi lui répondre. Alors, je
lui indiqua d'aller demander à Hammaad et de revenir me dire ce qu'il lui
répondra. Quand elle posa la question à Hammaad, il lui répondit: "Il
répudie sa jariya d'un talaq dans sa période de propreté, sans qu'il n'aie eue
de rapport avec elle. Puis cette femme sera libre de se remarier avec d'autres
hommes." Sur cela, je me dit, que je n'avais pas besoin de
'ilm kalam et j'ai délaissé le kalam, puis je suis devenu devenu l'élève de
Hammaad."(tarih bagdad, p 333)
Quelqu'un demanda à Abou Hanifa: "Que penses-tu de ceux qui ont
innové au sujet de "araz" et de "ajsam"?. Il dit: "Ce
sont les paroles des philosophes. Suis plutôt la voie de ahloul hadith et des
salafs! Et surtout ne suis pas ce qui est est sorti par la suite, car ce ne
sont que des bid'a."(a.g.e, p 194)
Le fils d'Abou Hanifa, Hammad raconte: "un jour mon père est venu
tandis que quelques moutakallimines se trouvaient avec moi.Nous débattions d'un
sujet, nos voix s'élevaient. Quand je senti son arrivée je le rejoignit, et il
me demanda: "Ô Hammad qui sont ceux qui sont avec toi?" je lui
répondis "untel, untel, et untel" en les nommant; Puis il me demanda
ce qui était l'origine de notre débat. Je lui répondis que nous débattions de
tel tel sujet. Il me dit alors: "Ô Hammad laisse le kalam!" Je n'ai
jamais vu mon père entrer dans de tels débats, il ne pratiquait pas ce qu'il
interdisait aux autres. Je lui dit alors: "Père, ne me disais-tu pas avant
que je devais apprendre le kalam?" il répondit: "Oui, cela est vrai.
Mais aujourd'hui je te l'interdit." Je lui demanda alors la raison. Il me
répondit: "Ô mon fils, les gens que tu vois étaient avant sur un même
coeur (aquida) et une même religion. Chaytane a mit la discorde entre eux et
ils ont commencé à avoir des divergences sur ces sujets." ( al makki,
manaqibou abi hanafi, p 183-184)Abou Hanifa à abou youssouf (son élève):
"Attention, fais très attention de ne pas utiliser de kalam quand tu
apprends aux gens les sources ('asl) de la religion. Car ils te suivent
aveuglément (taqlid) , il se pourrait qu'ils t'imitent en cela." (a.g.e
p373)
La position d'al Malik sur la théologie spéculative :
L’Imâm, Al-Hafîdh Abû ‘Umar Yûsuf Ibn ‘Abdîl Bârr (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) mentionne dans son livre Jâmi’ Bayân Al-‘Ilm Wa Fadlîhi les paroles de l’Imâm Muhammad Ibn Khuwâyz Mindâd Al-Mâlikî (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) dans son livre Kitâb Shahâdât, lorsqu’il explique les paroles de l’Imâm Mâlik Ibn Anâs (qu’Allâh lui fasse Miséricorde), il dit :
« Le témoignage d’Ahl Al-Bid’â Wa Ahl Al-Ahwâ (les gens de l’innovation et des passions) n’est pas accepté.» Il (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) dit : « Pour l’Imâm Mâlik (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) et pour tous nos compagnons, Ahl Al-Ahwâ représente Ahl Al-Kalâm ; donc toute personne qui touche au ‘Ilm Al-Kalâm (Mûtâkâllîm) fait parti d’Ahl Al-Ahwâ Wa Al-Bid’â, qu’il soit Ash’arîte ou non Ash’arîte, leur témoignage n’est pas accepté dans l’Islâm, et il doit être boycotté et puni pour sa Bid’â, et s’il persiste à suivre sa Bid’â il lui sera demandé de se repentir.»
[Al-Hafîdh Abû ‘Umar Yûsuf Ibn ‘Abdîl Bârr ~ Jâmi‘ Bayân Al-‘Ilm Wa Fadlîhi (1/942-943)]
Abou nou'aym rapporte d'Abdoullah ibn nafi:
"j'ai entendu Malik dire: "si
quelqu'un meurt alors qu'il n'a jamais donné d'associé à Allah, quand bien même
il a commis tous les grands péchés (et il a cité aussi le kalam) du moment
qu'il les a délaissé, il entrera au paradis." (al hilya v6, p 325)
"Ibn-il Abdilbar rapporte de mous'ab ibn Abdoullah az-Zoubayri :
"Malik B. Anas dit: Je sais que les
savants ont interdit le kalam aux gens jusqu'à maintenant. Il est inutile de
perdre son temps avec les avis des jahmi, des qaderi et d'autres avis
semblables. Discuter au sujet d'une chose qui n’entraîne pas de pratique
('amel) est inutile. Innover dans la religion d'Allah en faisant du kalam est
une chose qui ne me plait pas. Se taire est meilleur, concernant ce sujet. Car
j'ai été témoin de l'interdiction du kalam dans la religion d'Allah par les
savants de ma région." (jami'u bayanil 'ilmi wa fadhlihi, p 415)
L'imam Malik a dit:
«Celui qui apprend la
religion par le Kalam devient un Zindiq! Et quiconque désire
l‘argent [par l'alchimie] se mets en faillite. Et quiconque
désire les récits étranges
devient un menteur! "
[Source: Abdallah al-Ansari, Damm al-Kalam wa-Ahlih 4:115 no.873]
Abd al-Rahman ibn Mahdi a déclaré:
"Je suis entré chez
Malik, et avec lui était un homme lui posant des questions. Alors il
(Malik) a dit: «Il semble que vous êtes des compagnons de 'Amr ibn 'Ubayd? Qu'Allah
maudisse 'Amr! En vérité, il a innové cette innovation du Kalam, et si le Kalam été
la
connaissance, les compagnons et les disciples en auraient parlé,
tout comme ils ont
parlé des règles et des règlements. "
[Source: Abdallah
al-Ansari, Damm al-Kalam wa-Ahlih 4:116 no.874]
Hatib rapporte d'Ishaq b. Isa: J'ai entendu Malik réprouver de débattre dans la
religion en disant: "Tous les débattants qui sont venus à nous, aussi
débattants qu'ils soient, au final nous demandent de rejetter ce que Jibril a
descendu au nabi là où les sahabas et les tabiines se sont tûs." (age,
K-173)Abou Nouyam rapporte de shafi: "Quelques personnes d'ahlou hawa
étaient venus à l'Imam Malik- ils voulaient débattre au sujet de la religion
avec lui-. Malik leur dit: "Quant à moi, je connais très bien ma religion.
Si toi tu as des doutes à son sujet, va débattre avec un autre de ton genre
(qui lui aussi est dans le doute)"
al hilya, v6, p 324)
Ibn-il Abdilbar
rapporte d'ahmad ibn houwayz mandaad: Il dit dans son kitaboul ijaarat dans la
partie khilaf:
"Malik a dit: Il n'est pas permis de louer des livres
concernant le hewa, les bid'ah, et l'astrologie. Auprès de nos savants contemporains
les livres de hewa et de bid'ah sont les livres des moutakallimines, des
mou'tazila et leurs semblables. Si ces livres ont été loués, le contrat de
location est nul."
(Jami'oul bayanil 'ilmi wa fadhlihi, p 416-417)
La Position de l'imam Shafi'i sur l'innovation de la spéculation et de son utilisation :
« Les gens ne sont devenus ignorants et n’ont divergés entre
eux, qu’en abandonnant la langue arabe en s’orientant vers la langue
d’Aristote »
[Cité par as-Suyūṭī in “Ṣawn al-Manṭiq” p. 15]
As-Suyūṭī a dit :
وقد وجدت السلف قبل الشافعي أشاروا إلى ما أشار إليه من أنّ سبب الابتداع الجهل بلسان العرب
وقد وجدت السلف قبل الشافعي أشاروا إلى ما أشار إليه من أنّ سبب الابتداع الجهل بلسان العرب
«Tu trouveras des salafs avant Shafi’i qui
ont indiqué que la cause des innovations hérétiques est l’ignorance de
la langue Arabe.»
(“Ṣawn al-Manṭiq” p. 22)
Harawî
rapporte de Younouss al Misrî: "Shafîi a dit:
" Il est moins pire pour une personne qu'Allah azza wa jalla l'éprouve avec toute chose en dehors du chirk, plutôt que de l'éprouver par le kalam." (manaqibou ash-Shafîi p182)
" Il est moins pire pour une personne qu'Allah azza wa jalla l'éprouve avec toute chose en dehors du chirk, plutôt que de l'éprouver par le kalam." (manaqibou ash-Shafîi p182)
"Mon jugement à
l'égard des partisans du Kalam, c'est qu'ils soient frappés par des
feuilles de branches de palmier fraîches, qu'ils soient montrés en
public devant les
communautés et les tribus, et qu'il soit proclamé:« Voilà le
châtiment de celui qui a
déserté le Livre et de la Sunna, et qui a choisi le Kalam! "
[Source: Al-Bayhaqi, al-Shafi'i Manâqib 1:462 et beaucoup d'autres]
Harawî
rapporte d'ar-Rabi b Soulaiman: "J'ai entendu Shafii dire ceci: "Si
une personne laisse à une autre des livres de science (kitabu 'ilm) en
héritage, et s'il se trouve parmi ces livres des livres du kalam, ces derniers
sont exclus de la wassiyah (héritage). Car le kalam n'est pas une science
('ilm)." (dhammoul kelam, p213, adh dhahabî as siyar, v10, p 30)Harawi
rapporte de hassan az Zafaranî: "J'ai entendu Shafîi dire:" J'ai fait
du kalam une seule fois. Et je m'en repent continuellement à Allah pour
cela." (dhammoul kelam, p 213)Harawî rapporte de Ar Rabi b
Soulaiman:" Shafîi a dit:" Je pourrai écrire un livre en réponse à
chaque contradicteur (moukhalif). Mais, le kalam ne fait pas partie de mes
occupations, et je refuse que quoi que ce soit du kalam ne me soit
attribué." (dhammoul kelam p215. adh dhahabî, as Siyar v 10 p 30)Ibn Batta
rapporte d'abou sawr: "Shafii m'a dit: " Je n'ai jamais vu personne
se vêtir de l'habit du kalam et trouver le salut."
(al ibnatoul koubra, p
535-536)
Ibn al jawzî rapporte de moussa ibn Abdoullah
at Tartoussî : "J'ai entendu Ahmed ibn hanbal dire cela:" Ne vous asseyez pas
avec des moutakallimines! Quand bien même ils défendraient la sounnah!"
(manaqiboul Imam Ahmed p 205)
L'imam Ahmad a dit pendant la Mihna:
"Je ne
suis pas une personne de l'argumentation ou du Kalam. Je ne suis qu'une personne des
narrations et des rapports (du hadith). "
[Source: b. Hanbal Ishaq, p. al-Mihnah 54]
Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl ( رحمه الله) a dit :
« Le théologien (Al-Mutakâlîm) ne réussira jamais, toute personne que tu aperçois apprendre la théologie spéculative (‘Ilm Al-Kalâm) tu découvrira que son coeur est malade.»
[Sheikh Al-Islâm Taqqî Ad-Dîn Abû Al-‘Abbâs Ahmad Ibn ‘Abd Al-Hâlim Ibn ‘Abd As-Salâm Ibn Taymiyyâh Al-Harranî Ad-Dimâshqî ~ Dâr At-Ta’ârudh Al-‘Aql Wa An-Nâql (7/147)]
Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl ( رحمه الله) a dit :
« Les savants de la théologie spéculative (‘Ilm Al-Kalâm) sont des pervers et des hérétiques (Az-Zânâdiqâ).»
[Abû Al-Farâj ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Al-Jawzî ~ Talbîs Iblîs (p.83)]
Abû ‘Abd’Allâh (Ahmad) qu’Allâh lui fasse Miséricorde a dit :
« Qu'il ne discute pas et ne controverse avec personne. Qu'Il n'apprenne pas le Kalâm non plus. Tenir des propos sur la Prédestination, la Vision d’Allâh [dans l'au-delà], le Coran ou quoi que ce soit d'autre des Sunnân est détestable et interdit. Même si ses paroles l'ont amener à la Sunnâh, celui qui s'y adonne ne fait pas partie des gens de la Sunnâh, jusqu'à ce qu'il délaisse toute controverse (le Kalâm) ; jusqu'à ce qu'il se soumette et ait foi aux Athârs.»
[Al-Imâm Ahl As-Sunnâh Wa Al-Jâma‘â Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl ~ ‘Usûl As-Sunnâh (no5) page 6]
Dans son ouvrage "siyar a'lâm an-nouboulâ" (14/380), Adh-Dhahabî rapporte que Aboû 'Alî Ath-Thaqafî posa la question suivante à l'imam Aboû Bakr Ibn Khouzayma (m. 311 h/ 923 g):
ما الذي أنكرت أيها الاستاذ من مذاهبنا حتى نرجع عنه
Ibn Khouzayma lui répondit en disant :
ميلكم إلى مذهب الكلابية، فقد كان أحمد بن حنبل من أشد الناس على عبدالله بن سعيد بن كلاب، وعلى أصحابه مثل الحارث وغيره
Le grand savant Hanbalite Ibn Qoudâma al-Maqdisî (m. 620 h) écrit dans sa profession de foi:
ومن السنة؛ هجران أهل البدع ومباينتهم وترك الجدال والخصومات في الدين، وترك النظر في كتب المبتدعة والإصغاء إلى كلامهم، كل محدثة في الدين بدعة. وكل متسم بغير الإسلام والسنة مبتدع - كالرافضة والجهمية والخوارج والقدرية والمرجئة والمعتزلة والكرام والكلابية ونظائرهم - فهذه فرق الضلال وطوائف البدع أعاذنا الله منها.
Ibn batta rapporte d'oubaydoullah ibn hanbal:
"Mon père nous a conseillé ainsi. Ne délaissez jamais la sounnah et les
hadiths! Allah vous donnera beaucoup de khayr avec ceux là. N'entrez jamais
dans des polémiques, car les moutakkallim ne trouvent pas le salut. Le kalam
n'invite pas au khayr. Je n'aime ni le kalam ni la polémique. Accrochez-vous à
la sounnah, suivez les sahabas, et procurez-vous tout fiqh qui vous sera utile.
Délaissez le kalam de ceux ayant une corruption dans leur coeur. Ne polémiquez
pas. Nous n'avons jamais vu personne de ceux qui nous ont précédé utiliser ce
genre de paroles. Ils s'éloignaient des moutakallimines plutôt. Le kalam
n'aboutira pas à un khayr. Qu'Allah nous protège, ainsi que vous des fitnas. Et qu'IL nous éloigne, ainsi que
vous de la perdition."
(al ibana d’ibn batta v2 p 539)
Ibn batta de l'imam
Ahmed rapporte dans le même ouvrage: "Si tu vois quelqu'un qui aime le
kalam, méfie-toi de lui!"
Concernant la aqida
Les ash'arites, contrairement au salaf, dénient le sens apparent (zâhir) de l'istiwâ' et prétendent qu'il faut comprendre cet attribut d'un point de vue allégorique (ta'wîl). D'autres parmi eux remettent à Allah seul la signification de l'istiwâ' dans le but de dénier son sens premier. Qu'ils aient recours au ta'wîl (l'interprétation métaphorique) ou au "tafwîd al-ma'nâ" (doctrine qui stipule qu'Allah seul connaît le sens des attributs), le but des ash'arites est de tout simplement rejeter le sens apparent de l'attribut en question et donc de le nier.
« Explication du fait que les sectes Lafzhites et les Ach‘arites sont en accord avec les Mo‘tazilites sur beaucoup de fondements et sont pires qu’eux et plus corrompus sur certains.
- Les Mu‘tazilites ont nié le hadith de l’Ascension.
- Al-Ach‘ari l’a affirmé puis a dit : « Il n’est pas permis de dire qu’Allah est en haut. » Il a ainsi nié le hadith de l’Ascension.
Il est devenu en accord avec eux tout en montrant son opposition.
- Les Mu‘tazilites ont dit : « Les sourates et les versets sont créées, et c’est un Coran miraculeux. »
- Al-Ach‘ari a dit : « Le Coran est la parole d’Allah, mais les versets et les sourates ne sont pas la parole d’Allah. Ce sont seulement une expression de Sa parole, et elles sont créées. »
- Il a ainsi été en accord avec eux pour dire qu’elles sont créées, et est allé plus loin en affirmant qu’elles ne sont ni le Coran ni la parole d’Allah.
L’élévation (el ‘Ulû ; le terme « haut » est antonyme de « bas », « inférieur » qui ont des connotations péjoratives) est un Attribut essentiel d’Allah. En règle générale, ce terme signifie l’élévation et la hauteur.[Voir : mu’jam maqâyis e-lugha d’ibn Fâris (4/112), lisân el ‘arab (15/83-87), mufradât alfâzh el qur’ân de Râghib el Asfahânî (p. 345), tahdhîb e-lugha d’el Azharî (3/183-188).]
Concernant le Créateur, il englobe trois sens :
- ‘Ulû e-Dhât : l’élévation de Sa Personne.
- ‘Ulû el Qahr : la domination.
- ‘Ulû el Qadr : la grandeur.
Les adeptes du Kalâm ne reconnaissent que les deux derniers, bien que les trois sens soient interdépendants. Pourtant, les preuves sur le sujet se comptent, non pas en centaines, mais en milliers comme le promet ibn el Qaïyim dans sa fameuse nuniya.
E-Tamîmî rapporte la tendance de l’Imâm Ahmed sur l’istiwâ dans le passage suivant : « Il disait que l’istiwâ signifiait la hauteur et l’élévation (el ‘ulû wa el irtifâ’)… Il est élevé au-dessus de toute chose. »[Tabaqât el hanâbila (2/296)]
L’istiwâ est une forme d’élévation (‘ulû), à la différence où le ‘ulû est un Attribut essentiel du Seigneur (sifat dhâtiya) ; alors que l’istiwâ relève de Ses actions volontaires (sifât el af’âl) dans le sens où Il le fait quand bon Lui semble.[ sharh el usûl e-thalâtha de Sheïkh el Fawzân]
Les ash’arîtes reconnaissent certes un istiwâ, mais qui est dépourvu de sens. Nous ne savons pas ce que cela veut dire, prétendent-il, c'est pourquoi nous avons recours au tafwîdh ou bien nous l’interprétons par l’istîlâ (s’emparer de). Il est impossible d’adhérer à l’élévation d’Allah qui implique le tahayyuz (un espace), une direction, et un endroit. L’élévation d’Allah est à prendre dans le sens de domination et d’omnipotence, non dans le sens du ‘ulû et d’irtifâ’. Allah n’est, selon eux, ni à l’intérieur ni à l’extérieur de la création, ni en haut ni en bas ni, ni séparé ni fusionné.
Dans son commentaire à jawrat e-tawhîd, El Baïjûrî affirme : « si des textes du Coran et de la sunna font allusion à la direction, un « corps », une forme, des membres, les adeptes de la vérité et d’autres tendances à l’exception des anthropomorphistes (el mushabbiha et el mujassima) s’accordent à dire qu’il faut les interpréter… Il donna ensuite des exemples dont : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône istawâ (établi)].[Tâ-Hâ ; 5 Il est possible de dire pour l’istiwâ : Il S’est élevé sur/au-dessus de Son Trône (‘Alâ et ista’lâ) ou Il S’est établi sur/au-dessus de Son Trône (istaqarra) (N. du T.)] Les salafs(les anciens) disent, poursuit-il, nous ne connaissons pas l’istiwâ, et leskhalafs (nouvelles générations) disent qu’il a le sens d’istîlâ et de royauté. »[Sharh jawharat e-tawhîd (p. 157).
Il suffit de parcourir e-nazhzhâmiya pour se familiariser avec le crédoash’arite. Par exemple, el Juwaïnî défend qu’on puisse attribuer au Très-Haut, une direction, un endroit, un haïz, des lettres, des sons, et le sens littéral des textes ambigus… Il en est de même pour l’Imam el Ghazâlî dans son livre iljâm el ‘awâm. Ce principe est celui des grandes référencesash’arites qui consiste à épargner Allah (tanzîh) des particularités propres aux accidents (hawâdîth), comme la direction, l’endroit, les lettres, les sons, et le sens littéral que dénotent les textes ambigus.[Ahl e-sunna el ashâ’ira(p. 76).]
Les ash’arites ont connu plusieurs étapes et plusieurs phases dans leur développement. Au début, ils ont cultivé la pensée du Kalâm (d’ibn Kullâb), ils ont ensuite fortement glissée vers l’i’tizâl, pour en fin de parcourt faire un mélange entre leur crédo et la philosophie. Les néo-ash’arites ont un penchant pour le jahmisme, voire pour la philosophie. En cela, ils se distinguent de la pensée de leur fondateur et des grandes références parmi ses partisans.[Ahl e-sunna el ashâ’ira(p. 76).] L’ash’arisme primitif reconnaissait dans l’ensemble les « Attributs textuels», comme en témoigne ses grandes références en commençant par leur père fondateur ; en voici une liste : Abû el Hasan el Ash’arî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid, Abû el Hasan el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Bâqallânî, Abû Ishâq el Asfarâînî, Abû Bakr ibn Fawrk, Abû Mohammed ibn e-Lubân, Abû ‘Ali ibn Shâdhân, Abû el Qâsim el Qushaïrî, Abû Bakr el Baïhaqî, etc.[Majmû’ el fatâwâ (4/147-148)]
En revanche, les nouveaux partisans d’Abû el Hasan comme Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, et tant d’autres, ne reconnaissent que les « Attributs rationnels ». Certains d’entre eux renient carrément les « Attributs textuels» bien que d’autres à l’exemple d’el Râzî et d’el Âmudî ne se prononcent pas à leur sujet. Ceux qui renient les « Attributs textuels» ont deux comportements à leur encontre ; les uns ont recourt au ta-wîl(interprétation des Textes), les autres ont recourt au tafwîdh(l’incompréhension des Textes en disant que Seul Dieu en pénètre le sens ndt.). Quant à el Ash’arî et ses premiers adeptes, ils établissaient que toute interprétation entraînant implicitement de renier les Attributs, était considéré comme fausse. Ils ne se contentaient pas de dire qu’ils n’avaient pas accès à la compréhension des Textes, ils allèrent jusqu’à condamner les interprétations des « négateurs ».[Manhâj e-sunna (2/223-224)]
Voici la croyance et la méthodologie des 4 imam sur les attributs d'Allah swt
Al-Imâm Abû Zakâriyyâ Yahyâ Ibn ‘Ammâr As-Sijistânî Al-Hanbalî (رحمه الله) m.422H a dit :
« Nos Imâms, tels que Sufyân Ath-Thawrî, Mâlik Ibn Anâs, Hamâd Ibn Salâmâ, Hammâd Ibn Zâyd, ‘Abd’Allâh Ibn Al-Mûbarâk, Al-Fudhâyl Ibn ‘Iyâd, Ahmad Ibn Hanbâl et Ishâq Ibn Râhâwâyh sont unanimes pour dire qu’Allâh, Glorifié et Exalté Soit-Il, est au-dessus du Trône avec Son Essence et que Sa Science est en tout lieu.»
[Rapporté par Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Mukhtâsâr Al-‘Ulûw (p.267)]
Abu Hanifa :
L’imam Muhammad bin al-Hasan ach-Chaybâniy (élève
d’abû Hanifa) m.189H a dit : « Les Jurisconsultes de l’est à l’ouest
se sont tous mis d’accord sur la foi (Imân) en le coran et les ahâdith dans
lequel sont venus les attributs d’après le prophète (‘aleyhi salât wa salâm)
sur l’attribut de Dieu exalté soit-il sans changement, sans description, sans
ressemblance avec les créatures. Celui qui interprète aujourd’hui un seul parmi
[ces attributs] est sorti de la voie sur lequel était le prophète et s’est écarté
de la Jamâ’a (Groupe sauvé) car eux ils n’ont jamais décrit ni interpréter par
contre ils ont parlé sur ce qui se trouve dans le coran et la sunna et puis ils
se sont tus. Et celui qui reprend la parole de Jahm, s’est sûrement écarté de
la Jamâ’a car il a décrit (ALLAH) avec une description d’un néant. »
{Charh usûl I’tiqâd de l’imam al-Lâlakâ-iy}
{Charh usûl I’tiqâd de l’imam al-Lâlakâ-iy}
L’imam ibn abi al-‘izz al-hanafi dit dans
son charh de la ‘aqîda at-Tahâwiyyah vol.2 :
« Et les paroles des salafs
sur la confirmation de l’attribut ‘uluw (élévation) sont plusieurs : et parmi
eux : ce qu’a rapporté chaykh al-islâm abu ismâ’îl al-ansâriy al harawiy dans
son livre « al-fârûq » de son isnâd jusqu’à abî mutî’ al-balkhiy
qu’il a interrogé Abû Hanifa (رحمه
الله) sur celui qui dit :
« Je ne sais pas si mon Seigneur est
au-dessus des cieux ou sur terre », alors il a dit :
« Il a mécru, car Allah ta’ala a dit {Ar-Rahman ‘ala al-‘arsh istawa – Le Tout Misericordieux s’est établi au-dessus du Trône} Taha v.5. Et Son Trône est au-dessus des sept cieux.»
Je lui ai alors dit : « Et si il dit : qu’Il est au-dessus du Trône mais qu’il ne sait pas si le Trône est au dessus des cieux ou sur terre ? »
Il a dit : « Il a mécru car il a rénié qu’il est au dessus des cieux, et celui qui rénie qu’il est au dessus des cieux il a donc mécru.» »
il dit aussi :« Celui qui dit : Je ne sais pas si mon Seigneur est au ciel ou bien sur
terre, celui-là a mécru, car Allah a dit : « Ar-Rahmane est au
dessus du Trône Istawa », et Son Trône est au dessus des sept cieux. S‘il dit
qu‘Allah est au dessus de Son Trône, mais il se demande : est-ce que le
Trône est au ciel ou sur terre ? Ce dernier est un mécréant parce
qu‘il a renié qu‘Allah est au dessus du ciel, et celui qui renie qu‘Allah
est dessus du ciel, c‘est un mécréant, car Allah est le Très-Haut et
on l‘invoque du bas vers le haut et non pas du haut vers le bas . »
Voir l‘explication du dogme At-Tahawy
page 322.
L’Imam Abou Hanifa, a dit » Il est quelque chose
( Chayoun ), mais pas comme les autres choses, et le sens de Chayoun est
affirmé sans considérer un corps et des organes. Il n’a pas de limite et de
partenaire ou de rival, et il n’y a pas de similitudes possibles. Et Il a une
Main, une Face et une Entité ( Nafs). En ce qui concerne ce qui est mentionné
dans le Quran : La Face, la Main, l’Entité : ce sont ses attributs, et il ne
faut pas demander le comment. Et il ne faut pas dire que Sa Main est Son
Pouvoir ( Qudra) ou Faveur ( Ni’ma) car cela annule Son Attribut, et c’est la
parole des gens du destin ( Al-Djabaria : selon eux, l’homme est contraint au
péché et n’a pas de volonté propre) et des Mou’tazila ( Rationalistes). Mais Sa
Main est Son Attribut sans demander le comment, Sa Colère ( Ghadb) et Son
Plaisir ( Rida) sont ses Attributs sans demander le comment. »
[ Fiqh
Al-Akbar p 36-37 avec le commentaire de Moulla ‘Ali Al-Qari ]
"Allah ne doit pas être décrit par les attributs des créatures.
Et Sa colère et Sa satisfactions sont deux attributs parmi Ses attributs,
sans entrer dans leur manière (bi la keyf, N.D.T.) Il se met en colère et
Il devient satisfait, et il ne faut pas dire: "Sa colère est Son
châtiment et Sa satisfaction est Sa récompense." Et nous Le
décrivons comme Il S'est Lui-même décrit, l'Unique, l'Éternel, Celui qui
n'a jamais engendré et qui n'a pas été engendré et que nul n'est en mesure
d'égaler, Celui qui est éternellement Vivant, Celui qui est capable de
toute chose, Celui qui entend tout, voit tout et sait tout. La Main
d'Allah est au-dessus de leurs mains. Elle n'est pas comme les mains de Ses
créatures et Son Visage n'est pas comme les visages de Ses créatures."
(Source: Al-Fiqh Al-Absat page 56)
"Et Il a la Main et le Visage et l’Être, comme Allah
le Très-Haut le mentionne dans le Coran. De ce fait, tout ce qu'Allah le
Très-Haut a mentionné dans le Coran quant au Visage, la Main et l'Être –
alors, ce sont Ses attributs, sans entrer dans leur manière. Et il ne faut
pas dire: "Sa Main est Sa puissance ou Son bienfait", car ceci
est le déni de l'attribut et ceci est la déclaration des qadarites et des mutazilites."
(Source: Al-Fiqh Al-Akbar page
302)
L'imam Malik a dit :
L’imam
Abî Dawûd as-Sijistâniy rapporte d’après Ahmad ibn Hanbal : il dit d’après
Surayj bin al-nu’mân il dit: d’après Abdoullah bin Nâfi’ il dit: l’imam Mâlik
a dit:
« Allah est au
[dessus du] ciel et sa
science est en tout lieu, rien n’échappe à sa science. »
{Masâ-il l-imâm Ahmad de l’imam Abî Dawûd} sa chaîne est sahih" et il inclut une réfutation du mensonge que Kawthari emploie pour essayer et discréditer cet isnad, rapporté aussi par Abdullah dans ‘As-Sunna' (p. 5)
Mâlik Ibn Anâs (رحمه
الله) a dit :
« La foi est parole et actes.»
Et il (رحمه الله) a dit :
« Allah a parlé à Mûsâ (عليه سلم).»
Et Mâlik (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus du ciel et Sa Science est en tout lieu, rien ne Lui est caché.»(*)
[Al-Imâm Abû ‘Abd Ar-Rahmân ‘Abd’Allâh Ibn Ahmad Ibn Hanbâl ~ As-Sunnâh (n°532)]
(*)Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) a dit : Al-Imâm ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ (رحمه الله) a dit : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux et Sa Science englobe toute chose.»
📚 Abû Dâwûd dans Masâ’îl Al-Imâm Ahmad (p.263).
📚 Al-Hafîdh Ibn ‘Abd Al-Bârr Al-Mâlikî Al-Andâlusî dans At-Tamhîd Vol.7 (p.138).
📚 Al-Qâdî ‘Iyâd dans Târtîb Al-Madârîk Vol.1 (p.173).
📚 Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Kitâb Al-‘Arsh Vol.2 (p.180).
‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمهم الله) a rapporté dans Ar-Râdd ‘Alâ Al-Jâhmiyyâh : Mon père (رحمه الله) m'a rapporté de ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ qui a dit : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux, établi [Istâwâ] sur Son Trône et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Mukhtâsar Al-‘Ulûw (p.140).
Abû Hâfs nous a rapporté en disant : Abû Nâsr ‘Asâmâh nous a rapporté en disant : Ibn Al-Fadl Ziyâd nous a rapporté en disant : J'ai entendu Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) dire : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allah, l'Exalté, est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône et Sa Science est partout, dans toutes les places, et rien n'échappe à Sa Science.»
Alors j'ai dit à Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) :
« Qui vous a informé de ce propos de Mâlik ?.»
Il (رحمه الله) a dit :
« Je l'ai entendu de Surâyj Ibn An-Nu’mân et de Mâlik (رحمهم الله).»
📚 Al-Imâm Ibn Battâh Al-‘Ukbârî Al-Hanbalî dans Al-Ibânâ Al-Kubrâ Vol.3 (p.153-154).
Muhammad Ibn ‘Abd’Allâh Ibn Al-Hajjâj nous a informés en disant : Ahmad Ibn Al-Husâyn nous a informés en disant : ‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمه الله) nous a rapporté en disant : Mon père (رحمه الله) m'a dit : Surâyj Ibn An-Nu’mân a dit : ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ m'a raconté : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône, et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Al-Lâlakâ’î dans Shârh ‘Usûl Al-I‘tiqâd Ahl As-Sunnâh Wa Al-Jâma‘â (n°673).
‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمه الله) nous a rapporté en disant : Mon père (رحمه الله) m'a dit : Surâyj Ibn An-Nu’mân a dit : ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ m'a raconté : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône, et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Abû Bâkr Al-‘Ajurrî dans Ash-Sharî’â (n°695).
« La foi est parole et actes.»
Et il (رحمه الله) a dit :
« Allah a parlé à Mûsâ (عليه سلم).»
Et Mâlik (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus du ciel et Sa Science est en tout lieu, rien ne Lui est caché.»(*)
[Al-Imâm Abû ‘Abd Ar-Rahmân ‘Abd’Allâh Ibn Ahmad Ibn Hanbâl ~ As-Sunnâh (n°532)]
(*)Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) a dit : Al-Imâm ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ (رحمه الله) a dit : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux et Sa Science englobe toute chose.»
📚 Abû Dâwûd dans Masâ’îl Al-Imâm Ahmad (p.263).
📚 Al-Hafîdh Ibn ‘Abd Al-Bârr Al-Mâlikî Al-Andâlusî dans At-Tamhîd Vol.7 (p.138).
📚 Al-Qâdî ‘Iyâd dans Târtîb Al-Madârîk Vol.1 (p.173).
📚 Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Kitâb Al-‘Arsh Vol.2 (p.180).
‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمهم الله) a rapporté dans Ar-Râdd ‘Alâ Al-Jâhmiyyâh : Mon père (رحمه الله) m'a rapporté de ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ qui a dit : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux, établi [Istâwâ] sur Son Trône et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Mukhtâsar Al-‘Ulûw (p.140).
Abû Hâfs nous a rapporté en disant : Abû Nâsr ‘Asâmâh nous a rapporté en disant : Ibn Al-Fadl Ziyâd nous a rapporté en disant : J'ai entendu Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) dire : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allah, l'Exalté, est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône et Sa Science est partout, dans toutes les places, et rien n'échappe à Sa Science.»
Alors j'ai dit à Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) :
« Qui vous a informé de ce propos de Mâlik ?.»
Il (رحمه الله) a dit :
« Je l'ai entendu de Surâyj Ibn An-Nu’mân et de Mâlik (رحمهم الله).»
📚 Al-Imâm Ibn Battâh Al-‘Ukbârî Al-Hanbalî dans Al-Ibânâ Al-Kubrâ Vol.3 (p.153-154).
Muhammad Ibn ‘Abd’Allâh Ibn Al-Hajjâj nous a informés en disant : Ahmad Ibn Al-Husâyn nous a informés en disant : ‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمه الله) nous a rapporté en disant : Mon père (رحمه الله) m'a dit : Surâyj Ibn An-Nu’mân a dit : ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ m'a raconté : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône, et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Al-Lâlakâ’î dans Shârh ‘Usûl Al-I‘tiqâd Ahl As-Sunnâh Wa Al-Jâma‘â (n°673).
‘Abd’Allâh Ibn Ahmad (رحمه الله) nous a rapporté en disant : Mon père (رحمه الله) m'a dit : Surâyj Ibn An-Nu’mân a dit : ‘Abd’Allâh Ibn Nâfî‘ m'a raconté : Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux établi [Istâwâ] sur Son Trône, et Sa Science est partout, et rien ne Lui échappe.»
📚 Al-Hafîdh Abû Bâkr Al-‘Ajurrî dans Ash-Sharî’â (n°695).
L’Imam Mâlik disait au sujet de l’Istiwa d’Allah au-dessus du Trône :
« Le Tout Miséricordieux s’est établi comme Il l‘a Lui-même décrit, et il ne faut pas demander « Comment ? » puisque cela est inconnu. »
(Al-Bayhaqi dans « Al-'Asmâ' was-Sifât » p.516 et jugé hasan par Ibn Hajar dans « Fath ul-bârî » vol.13 p.106)
Abdur-Rahman Bin Al-Qasim ( décédé en 191.H) l’élève de l’imam Malik, dit :
«il ne faut pas que quelqu’un décrive Allah que de la manière dont il s’est lui-même décrit dans le coran, il ne doit pas comparer ses mains à quelque chose, ni son visage, mais il doit dire : il possède deux mains comme cela est dit dans le coran, et il a un visage comme il se l’est attribué, il doit s’en tenir à sa description dans le coran, car Allah ne possède aucun équivalent mais il est lui seul qui mérite d’être adoré comme il s’est lui-même décrit.»
«il ne faut pas que quelqu’un décrive Allah que de la manière dont il s’est lui-même décrit dans le coran, il ne doit pas comparer ses mains à quelque chose, ni son visage, mais il doit dire : il possède deux mains comme cela est dit dans le coran, et il a un visage comme il se l’est attribué, il doit s’en tenir à sa description dans le coran, car Allah ne possède aucun équivalent mais il est lui seul qui mérite d’être adoré comme il s’est lui-même décrit.»
Rapporté
par Ibn Abi Zamanyn dans son livre « Oussoul Assunna » (page 75)
bn Abi Zayd al-Qayrawani (Malikite M.386H) rapporte dans son livre Kitab al-Jami` fi s-sounan wa al-adab wa l-maghazi wa t-tarikh, p.123:
« Un homme demanda à Malik : « O Abu Abd Allah [il récita le verset :] « al-Rahman ‘ala ‘arshi stawa »(20-5) : Comment « istawa » ? ». L’imam Malik répondit : « L’istiwa n’est pas inconnu et le comment n’est pas concevable. (al-istawa ghayr majhoul wa l-kayf ghayr ma’qoul) Poser la question à ce sujet est une innovation, et y croire est un devoir, et, je pense que tu fais partie des [mauvais] innovateurs» et le fit sortir »
Les hérétiques s’approprient cette citation on voulant faire croire que istawa parle de l’istawla, hors ils ne comprennent rien et mélange tout, ici l’Imam Malik confirme que l’Istawa n’est pas inconnue, ceci prouve qu’il y a des informations sur l’istawa dan le coran et la sunna tout comme ce verset et ceux cité précédemment :
"Votre Seigneur est Dieu, qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis S'est Etabli sur le Trône" (Coran 7/54).
Puis il dit « le comment n’est pas concevable » donc ceci confirme l’intro de l’article sur le faite qu’ahlul sunna accepte le terme évoquait (istawa /établi sur le trône) sans chercher à imaginer le comment : L’imam Malik n’a JAMAIS dit al-istawa ma’loum wa l-kayf majhoul. Il n’a jamais dit “l’istawa est connu et son comment est inconnu” Il a dit “le comment n’est pas concevable”, c’est-à-dire : il n’y a PAS de comment.
« je pense que tu fais partie des [mauvais] innovateurs» et le fit sortir » sachant que le questionneur n'a même pas apporté un sens a istawa , il a juste voulu savoir ! Quand est il de ceux qui l’interprète par Istawla ?!?
Donc Questionner au sujet du comment est une innovation, donc istawla et toute sorte de taw’il (interprétation) sont des innovations au sujet de l’istawa, Ibn Abbas a fait le ta’wil de l'attribut saq , mais cela n’entre pas en compte ici(lien)
Ailleurs l’Imam Malik dit la même chose :
« Le Tout Miséricordieux s’est établi comme Il l‘a Lui-même décrit, et il ne faut pas demander« Comment ? » puisque cela est inconnu. »
(Al-Bayhaqi dans « Al-'Asmâ' was-Sifât » p.516 et jugé hasan par Ibn Hajar dans « Fath ul-bârî » vol.13 p.106)
Toujours Ibn Abi Zayd al qayrawani qui rapporte quelques page avant des paroles destructrice pour les hérétique qui se disent malikite :
« Parmi ce sur quoi La Oumma est unanime dans la religion [il à cité plusieurs choses], Il y a le fait qu’Allah est au dessus du ciel, au dessus de son trône, pas sur terre et qu’il est partout par sa science »
livre Kitab al-Jami` fi s-sounan wa al-adab wa l-maghazi wa t-tarikh, p.107-108
Voici un autre démenti sanglant concernant les pseudo malikite:
‘Abd’Allâh Ibn ‘Uthmân Ibn ‘Abd’Allâh Ibn Yûsufâ Al-Mâlikî (حفظه الله) a dit :
« Certains parmi eux disent : « Je suis Mâlikite dans le Madhâb, Qâdirite dans la voie, Ash’arîte dans la croyance », ou : « Je suis Mâlikite dans le Madhâb, Tîjanite dans la voie, Ash’arîte dans la croyance.» Et ceci prouve qu'ils n'acceptent pas la croyance de l'Imâm Mâlik (رحمه الله) ! Et qu'ils n'y croient pas, et qu'il s'y affilient pas, et qu'ils ne se sont retournés que vers la croyance « Ash’arîte ». Et parmi leurs oppositions [à la croyance de l'Imâm Mâlik] : Beaucoup d'entre eux réprouvent sévèrement celui qui dit : « Allâh Exalté Soit-Il est au ciel.» Plutôt ils le déclarent mécréant et interdisent la prière derrière lui, à cause de cette parole, alors que l'Imâm Mâlik (رحمه الله) lui-même a dit : « Allâh Exalté Soit-Il est au ciel, et Sa Science est en tout lieu.»
[‘Aqwâl Al-A’immât Al-Mâlikiyyâ Fî A-Sûfiyyâ (p.77) chez Maktaba ‘Abd Al-Bâqy, 1ère édition de 1432]
Al-Imâm Dâr Al-Hijrâ Abû ‘Abd’Allâh Mâlik Ibn Anâs (رحمه الله) a dit :
« Allâh est au-dessus des cieux et Sa Science englobe toute chose.»
[Rapporté par Abû Dâwûd dans Masâ’îl Al-Imâm Ahmad et par Abû ‘Abd Ar-Rahmân ‘Abd’Allâh Ibn Ahmad Ibn Hanbâl dans As-Sunnâh, par Al-Hafîdh Ibn ‘Abd Al-Bârr Al-Mâlikî Al-Andâlusî dans At-Tamhîd Vol.7 (p.138) Al-Qâdî ‘Iyâd Al-Mâlikî dans Târtîb Al-Madârîk Vol.1 (p.173) Al-Hafîdh Adh-Dhahâbî dans Kitâb Al-‘Arsh Vol.2 (p.180)]
- L’istiwâ nous est connu, répondit-il, mais le comment nous est inconnu (majhûl) [selon une version : Son istiwâ nous est connu ou bien compréhensible, mais le comment nous est incompréhensible(ghaïr ma’qûl)], il incombe d’y donner foi et de questionner à son sujet est une innovation. »
[Cette annale est rapportée par une multitude de savants. Sheïkh ‘abd e-Razzâq el ‘Abbâd lui consacre une étude dans laquelle il recense dix élèves différents de l’Imam Mâlik qui l’attribuent à ce dernier. Dans le pire des cas, ces chaînes narratives se renforcent les unes les autres pour atteindre le degré deHasan (bon). Que dire alors si l’on sait que, comme le formule l’Imam e-Dhahabî (voir : notammentmu’tasar el ‘ulû d’el Albânî p. 141) certaines ont un degré au-dessus ; autrement dit qu’elles sontsahîh (authentique) ! (Voir el Athar el mashhûr ‘an el imâm Mâlik fî sifa el istiwâ d‘abd e-Razzâq el ‘Abbâd).]
Certains contemporains s’évertuent à jeter le discrédit sur la version où l’Imam emploie le terme « majhûl ». Or, quand bien même celle-ci serait faible, il existe une autre version, comme nous venons de le voir, utilisant l’expression «ghaïr ma’qûl ». Si l’on sait que celle-ci est incontestable, il faut savoir que majhûl et ghaïr ma’qûl veulent dire exactement la même chose ; en voici la démonstration :
1- il existe une version selon laquelle ibn Anas utilise le terme « majhûl » :
D’après el Hâfizh ibn ‘Abd el Barr, selon Abû Mohammed ‘Abd Allah ibn Mohammed ‘Abd el Mu-min, selon Ahmed ibn Ja’far ibn Hamdân ibn Mâlik, selon ‘Abd Allah ibn Ahmed ibn Hanbal, selon son père, selon Suraïj ibn e-Nu’mân, selon ‘Abd Allah ibn Nâfi’, Mâlik ibn Anas a dit : « … istiwâuhû ma’qûl wa kaïfiatuhu majhûla… »[ e-Tamhîd (7/138). ] istiwâuhû ma’qûl : c’est-à-dire au niveau du sens.
L’imam nous apprend que l’istiwâ existe bel et bien, bien que le mystère règne sur la manière dont il a lieu. Dans l’hypothèse où ce serait le termeistiwâ sur lequel porterait ce mystère, il n’aurait pas pris la peine de dire : « le comment nous est inconnu » ; si l’istiwâ n’existait pas, la question « comment » ne se poserait même pas à fortiori. L’Imam reconnaît explicitement l’istiwâ, bien qu’il ne s’avance pas sur la question du comment. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle il taxe l’auteur de la question d’innovateur. La question porte en effet sur une chose connue. Ce n’est pas parce qu’une chose nous est connue que nous devons automatiquement en connaître les détails.[el qâ’ida el marrâkushiya d’ibn Taïmiya.]
2- voici les autres versions de l’Imam :
• D’après Abû Na’îm dans el huliya, selon Mohammed ibn ‘Alî ibn Muslim el ‘Uqaïlî, selon el Qâdhî Abû Umaïya el Ghallâbî, selon Salama ibn Shabîb, selon Mahdî ibn Ja’far, selon Ja’far ibn ‘Abd Allah : un homme s’est rendu auprès de Mâlik ibn Anas… Voici la réponse que l’Imam lui donna : « el kaïf minhu ghaïr ma’qul, wa el istiwâ minhu ghaïr majhûl… »[el huliya d’Abû Na’îm (6/325-326) ; e-Dhahabî l’a rapporte dans e-siar (8/100) avec la chaîne narrative d’Abû Na’îm.]
• D’après également l’Imam Abû Ismâ’îl e-Sâbûnî dans son ouvrage‘Aqîda e-salaf, selon Abû Mohammed el Mukhallidî el ‘Adl, selon Abû Bakr ‘Abd Allah ibn Mohammed ibn Muslim el Isfarâînî, selon Abû el Husaïn ‘Alî ibn el Hasan, selon le même rapporteur, à la différence où dans cette version, il est dit : « el kaïf ghaïr ma’lûm »[‘Aqîda e-salaf (p. 38) ; E-Sâbûnî la rapporte également avec une autre chaîne narrative (p. 39), ainsi que l’Imâm e-Lalakâî dans Sharh usûl el i’tiqâd (3/398). La version d’ibn ‘Abd el Barr dans e-Tamhîd(7/151) (je me permets de ne citer pas la chaîne narrative) précise : « istiwâuhu majhûl, wa el fi’l minhu ghaïru ma’qûl… »]
• D’après el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât, selon sa propre chaîne narrative, selon ‘Abd Allah ibn Wahb... Dans cette version, l’Imam dit : « e-Rahmân ‘alâ el ‘Arsh istawâ kamâ wasafa nafsahu, wa lâ yuqâl kaïf, wa kaïfa ‘anhu marfû’… »[el Asmâ wa e-Sifât (2/304).] L’Imâm e-Dhahabî a fait le commentaire suivant dans el ‘Ulû : « El Baïhaqî rapporte avec une chaîne narrative authentique, selon Abû e-Rabî’, selon ibn Wahb… »[el mukhtasar (p. 141).] El Hâfizh ibn Hajar souligne également dans Fath el Bârî : « D’après el Baïhaqî avec une chaîne narrative jaïd (potable)… »[Fath el Bârî (13/406-407).]
• Toujours d’après el Baïhaqî, selon sa propre chaîne narrative, selon Yahya ibn Yahya e-Tamîmî... Dans cette version, l’Imam dit : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[el Asmâ wa e-Sifât (2/305-306).] El Baïhaqî la rapporte également dans son livre el i’tiqâd (p. 56) avec la même chaîne narrative. Dans mukhtasar el ‘ulû (p. 141), e-Dhahabî considère au sujet de la version qui remonte à Yahya ibn Yahya e-Tamîmî, celle de Ja’far ibn ‘Abd Allah, et des autres, qu’elles sont certifiées selon l’Imâm Mâlik. Shams e-Dîn ibn ‘Abd el Hâdî a dit dans son livre el istiwâ (manuscrit) : « [cette annale] est authentique et certifié selon Malik »
Malik a dit :
«Méfiez-vous des innovations! Il a été dit:« ô Abou Abdallah, quelles sont les innovations?» Il a dit: «Ahl al-bida ', ceux qui parlent concernant les Noms d'Allah et Ses Attributs et Ses discours et Sa Science et Son Pouvoir; et ils n'ont pas gardé le silence sur ce que les compagnons et leurs suiveurs,n et ceux qui les ont suivis dans la bonté, garda le silence ! "
[Source: Abdallah al-Ansari, Damm al-Kalam wa-Ahlih 4:115 no.872]
Différente citation de l'imam malik concernant "listawâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl" :
• D’après l’Imam e-Sâbûnî dans ‘Aqîda e-salaf, selon sa propre chaîne narrative, selon Ja’far ibn Maïmûn… cette version est la même que la précédente soit : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[ ‘Aqîda e-salaf (p. 38)]
• D’après el Qâdhî ‘Iyâdh, selon sufiân ibn ‘Uyaïna… cette version que e-Dhahabî rapporte également dans e-siar (8/106-107) dit : « el istiwâ minhu ma’lûm, wa el kaïf minhu ghaîr ma’qûl… »[tartib el madârik (2/39) ]
• D’après Abû e-Sheïkh el Ansârî dans Tabaqât el muhaddithîn, avec sa propre chaîne narrative, selon Mohammed ibn e-Nu’mân ibn ‘Abd e-Salâm … cette version précise : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf minhu ghaîr ma’qûl… »[Tabaqat el muhaddithîn] Cette chaîne narrative est Jaïd (potable).
• D’après ibn ‘Abd el Barr, avec sa propre chaîne narrative, selon Ayyûb ibn Sâlih el Makhzûmî (que les spécialistes considèrent faibles). L’Imam répond ici « … sa-alta ‘an ghaïr majhûl et takallamta fî ghaïr ma’qûl… »[e-tamhîd]
• D’après ibn Mâja dans e-tafsîr, selon Bashshâr el Khaffâf e-Shaïbânî qui rapporte la même version précédente.[5] E-Sam’ânî la rapporte également dans son tafsîr, selon Ja’far ibn ‘Abd Allah et Bashshâr el Khaffâf ; L’Imam dit exactement : « el kaïf ghaïr ma’qûl, wa el istiwâ ghaïr majhûl… »[tafsir e-sam'anî (3/320)]
• D’après ibn Rushd dans el bayân wa e-tahsîl, selon Sahnûn, selon certains proches de Mâlik… l’Imam dit ici : « … sa-alta ‘an ghaïr majhûl et takallamta fî ghaïr ma’qûl… »[el bayan wa e-tahsil]
3- L’Imam Malik n’est pas le seul auteur de ces paroles, d’autres savants l’ont devancé. E-Dhahabî souligne à ce sujet : « Cette parole fut enregistrée selon un certain nombre de savants comme Rabî’a e-Raï, Mâlik el Imam, Abû Ja’far e-Tirmidhî. Elle ne remonte pas toutefois à Um Salama car Abû Kinâna n’est pas crédible et Abû ‘Umaïr, je ne le connais pas. »[el 'ulû (p65)] Pour Sheïkh el Albanî, l’annale de Rabî’a e-Raï est authentique selon une certaine chaîne narrative qui remonte à Sufiân e-Thawrî.[mukhtassar al 'uluw p97] Quant à ibn Taïmiya, ce dernier considère que les rapporteurs d’une autre chaîne qui remonte à Sufiân ibn ‘Uaïna sont crédibles.[majmu' el fatawa 5/45]
Or, ces trois annales (celles d’Um Salama, qui comme nous l’avons vu est faible, de Rabî’a et de Mâlik) sont proches au niveau des termes et du sens comme le souligne ibn Qudâma dans Dham e-ta-wîl.[Dham a-ta-wil p26] Elles ressemblent également aux paroles d’Abû Ja’far e-Tirmidhî disant au sujet de nuzûl Allah (I) ilâ e-samâ e-duniya : « e-nuzûl ma’qûl, wa el kaïf majhûl… » Sheïkh el Albanî considère que les rapporteurs de cette annale sont crédibles.[mukhtassar al 'uluw p232]
4- En admettant que l’Imam Mâlik n’ait pas dit exactement el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl, il faut savoir que les spécialistes en hadîth autorisent à rapporter le sens des paroles sans obligatoirement utiliser les mêmes termes, dans la mesure où la même idée est gardée.
5- les savants rapportent à travers les époques les paroles de l’Imam Mâlik, qui sont, selon les termes d’ibn Taïmiya, communément admises ; aucun traditionaliste ne les ayant jamais démenties.[Majmu' al fatawa 13/309]
• L’Imam e-Dârîmi a dit à ce sujet : « Sadaqa Mâlik, lâ yu’qal minhu kaïf, wa lâ yujhal minhu el istiwâ… »[e-rad 'ala el jahmiya p56]
• Ibn Taïmiya souligne : « l’Imam Mâlik a dit : « … el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… » Cette même réponse est rapportée selon Rabî’a e-Raï de façon certifiée et selon Uma Salama marfû’ wa mawqûf avec une chaîne narrative sur laquelle on ne peut se reposer…»[majmu' al fatawa 5/365]
• L’Imam e-Dhahabî : « Cette annale est certifiée selon l’Imam Mâlik et nous avons cité précédemment une annale du même genre selon Rabî’a, le Sheïkh de Mâlik. Cette opinion est celle de tous les traditionalistes sans exception (ahl e-Sunna) : autrement dit, kaïfiya el istiwâ lâ na’qiluha, bal najhaluha, wa anna istiwâahu ma’lûm… »[mukhtassar al 'uluw p 131/142]
• Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, qui pourtant est un adepte du tafwîdh, a dit au sujet du v. 5 de la s. Tâ-Hâ : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »[al 'aqida a-nazhâmiya]
• L’Imam el Baghawî rapporte dans son tafsîr les paroles suivantes de l’Imam Mâlik : « el istiwâ ghaïr majhûl wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[tafsir baghawi 2/165]
• Mullâ ‘Alî el Qârî, qui pourtant est un adepte du tafwîdh au même titre qu’el Juwaïnî rapporte les paroles de l’Imam abû Hanîfa dans Sharh el figh el akbar, disant : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »[sharh al fiqh al akbar p38]
• ‘Abd e-Rahmân e-Sa’dî a dit : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »
6-Dans l’hypothèse où l’Imam Mâlik ne serait pas l’auteur de ces paroles, elles fondent cependant une règle reconnue et véhiculée par les traditionalistes de générations en générations dans le domaine des Noms et Attributs divins.
El Walîd ibn Muslim nous fait le témoignage suivant : « j’ai interrogé el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mâlik ibn Anas, et e-Laïth ibn Sa’d au sujet des hadîth qui parlent de la vision d’Allah, le Jour de la Résurrection. Ils m’ont tous répondu qu’il fallait les laisser comme ils sont au sens littéral, sans chercher à faire de description. »[Rapporté par el Âjurrî (p. 337), ibn Battâ (3/241), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 569), ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (2/513), etc. ]
En outre, dans son recueil usûl e-sunna,ibn Abû Zamanaïn explique au niveau du chapitre, bâb el îmân bi e-nuzûl : « Les traditionalistes disent notamment qu’Allah descend au premier ciel. Ils y donnent foi sans chercher à y établir des limites. » Il a ensuite évoqué le hadîth sur le sujet qui est notamment rapporté par Mâlik. Puis, il enchaine : « D’après Wahb, selon ibn Wadhdhâh, selon e-Zuhrî, selon ibn ‘Abbâd : les Sheïkh que j’ai pu rencontrés comme Mâlik, Sufiân, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, ‘Îsâ ibn el Mubârak, et Wakî’, tous disaient que lenuzûl est vrai. »[Usûl e-sunna d’ibn Abû Zamanaïn]
7- Toujours dans l’hypothèse où il n’en serait pas l’auteur, il a dit une autre parole qui n’en est pas moins gênante pour les adeptes du tafwîdh. Jugez-en vous-même : « Allah est au ciel et Son savoir est partout. »[Cette annale est authentique. Elle est rapportée notamment par Abû Dâwûd dans ses masâil (263), ‘abd Allah dans e-sunna (1/106), el Âjurrî dans e-sharî’a (3/1076), ibn Manda dans e-tawhîd (3/307), ibn Abî Zaïd el Qaïrawânî dans el jâmi’ (141), ibn Batta dans el ibâna (3/152), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/445), ibn ‘Abd el Bar dans e-Tamhîd (7/138), etc.]
Les savants malékites recensent cette parole dans leurs ouvrages. Nous avons notamment Makkî connu sous le nom de Khatîb Qurtuba dans son exégèse (tafsîr) dans lequel il répertorie les paroles de l’Imam. Elle est retranscrite également par Abû ‘Omar e-Talamankî, Abû ‘Omar ibn ‘Abd el Barr, ibn Zaïd (el Qaïrawânî) dans el mukhtasar, et bien d’autres. Chez les non malékites, l’ont répertoriée également un nombre incalculable de savants tels qu’Ahmed ibn Hanbal, son fils ‘Abd Allah, el Athram, el Khallâl, el Âjurrî, ibn Batta, etc. Mâlik n’est d’ailleurs pas le premier à l’avoir prononcé, il fut devancé en effet par son Sheïkh Rabî’a ibn ‘abd e-Rahmân, comme le rapporte Sufiân ibn ‘Uaïna.[Rapporté par ibn Batta dans el Ibâna (3/163), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/422), el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât (2/306), et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/911) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans mu’tasar el ‘ulû (p. 132).
Selon ‘Abd Allah ibn Nâfi’, Mâlik ibn Anas disait : « Allah est au ciel et Son savoir est partout. »Ma’dân affirme : « J’ai questionné Sufiân e-Thawrî au sujet du Verset : [et Il est avec vous où que vous soyez].[Le fer : 4]
- C’est Son savoir, m’a-t-il répondu. »
[Rapporté notamment par el Bukhârî dans Khalq af’âl el ‘ibâd (p. 10), el Âjurrî dans e-sharî’a (1/1077), ibn Batta dans el ibâna (3/154), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/445), ibn ‘Abd el Bar dans e-tamhîd(7/142) avec une chaîne narrative authentique.]
L’Imam Mâlik et le ta-wîl
Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 579-584) de Faïsal el Jâsim.
L’Imam Mâlik aurait été interrogé sur l’attribut du « nuzûl » (le fait qu’Allah descend au premier ciel). Il aurait dit en réponse : « C’est Son ordre qui descend toute les nuits avant l’aube. Quant à Lui (U), Il est permanent ; Il ne disparait et ne se déplace jamais (I). »
L’analyse technique de cette annale :[Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 579-584) de Faïsal el Jâsim.]
A- La chaine narrative :
Cette annale est rapporté par Habîb qui est le scribe de Mâlik, au sujet duquel Abû Dâwûd fustige : « C’était l’un des plus grands menteurs. » Puis, il renchérit : « Tous les hadîthqu’il rapporte sont forgés. »
Ibn Hibbân, pour sa part, affirme : « Il rapporte des savants crédibles des annales purement inventés. »[Mîzân el i’tidâl (1/452)]
Ibn ‘Adî n’y va pas non plus de mains mortes : « La plupart des hadîthde Habîb sont inventés au niveau du texte et ont des chaines narratives inversées. Sans aucun scrupule, il impute des hadîth à des rapporteurs crédibles. Il est clair qu’il compte parmi les menteurs ! »[El kâmil fî dhu’afâ e-rijâl (2/414).]
Quoi que cette annale soit rapportée par une autre voie que recense ibn ‘Abd el Barr dans e-tamhîd ; selon Mohammed ibn ‘Alî el Jabbulî, selon Jâmi’ ibn Sawâda, selon Mutarrif, on a interrogé Mâlik au sujet du hadîth dunuzûl. Ce dernier a répondu : « C’est Son ordre qui descend. »[e-tamhîd (7/143)]
Or, cette chaine narrative est ténébreuse. El Khatîb dénonce Mohammed ibn ‘Alî el Jabbulî en ces termes : « Il est dit qu’il était un grand adepte du râfizhisme. »[Târîkh Baghdâd (3/101), Mîzân el i’tidâl (3/675), lîsân el Mîzân (5/303).]
Quant à Jâmi’ ibn Sawâda, c’est tout simplement un inconnu. E-Dâraqutnî rapporte selon ce dernier, une annale dans les gharâib Mâlik (les annales singulières de l’Imam), avant de conclure : « Ce hadîth est complètement faux, le fameux Jâmi’ est faible. »[Mîzân el i’tidâl (1/387), lîsân el Mîzân (2/93).]
Ibn el Jawzî fait également état de son cas dans son recueil el mawdhu’ât, juste après le hadîth qui parle de réunir deux épouses : « Il est purement inventé. Et ce fameux Jâmi’ est inconnu. »[Kashf el hathîth d’ibn Sabt ibn el ‘Ajmî (p. 83).]
B- l’analyse du texte :
Cette annale n’est pas conforme au discours « officiel » de l’Imam Mâlik au sujet des Attributs divins, et disant, conformément aux anciens, qu’il faille les laisser comme ils sont au sens littéral, sans les interpréter d’une quelconque façon.
El Walîd ibn Muslim nous fait le témoignage suivant : « j’ai interrogé el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mâlik ibn Anas, et e-Laïth ibn Sa’d au sujet des hadîth qui parle de la vision d’Allah, le Jour de la Résurrection. Ils m’ont tous répondu qu’il fallait les laisser comme ils sont au sens littéral, sans chercher à faire de description. »[Rapporté par el Âjurrî (p. 337), ibn Battâ (3/241), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 569), ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (2/513), etc]
Il y a également la fameuse annale où l’Imam déclare : « L’istiwâ n’est pas inconnu, et le comment est inconcevable. »[Rapporté notamment par el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 515).]
En outre, dans son recueil usûl e-sunna, ibn Abû Zamanaïn explique au niveau du chapitre, bâb el îmân bi e-nuzûl : « Les traditionalistes disent notamment qu’Allah descend au premier ciel. Ils y donnent foi sans chercher à y établir des limites. » Il a ensuite évoqué le hadîth sur le sujet qui est notamment rapporté par Mâlik. Puis, il enchaine : « D’après Wahb, selon ibn Wadhdhâh, selon e-Zuhrî, selon ibn ‘Abbâd : les Sheïkh que j’ai pu rencontrés comme Mâlik, Sufiân, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, ‘Îsâ ibn el Mubârak, et Wakî’, tous disaient que le nuzûl est vrai. »[Usûl e-sunna d’ibn Abû Zamanaïn.]
Ainsi, certains contemporains inversent les rôles en faisant passer certaines annales purement inventées, comme nous l’avons vu, et que ne rapportent aucun de ses élèves les plus crédibles dans leurs écrits, pour l’opinion « officielle » de l’Imam. Elle n’est donc pas aussi notoire qu’elle en a l’air. En même temps, ils mettent de côté, son opinion la plus répandue dans les milieux scientifiques. Seuls, l’évoquent certains savants des générations plus récentes qui adhéraient à l’interprétation des Attributs. Nos contemporains s’accrochent à de fausses annales qui vont pourtant à l’encontre de la tendance des premiers musulmans que recensent les ouvrages de référence, wa Allah el musta’ân !
Un indice de taille qui dévoile la fausseté de cette annale, c’est qu’elle ne se trouve nulle part dans les ouvrages de références des anciens, comme nous venons de le souligner, mais aussi dans les écrits malikites qui recensent toutes les opinions de l’Imam, à l’exemple d’el Mudawwana. Mieux, les ouvrages consacrés à la ‘aqîda de l’Imam, comme la fameuse risâla d’Abû Zaïd el Qaïrawânî, n’en font même pas mention, wa ‘alâ Allah e-tuklân !
Partie Traduite par :
Karim Zentici
L'imam Shafi'i :
Les Ash’arites prétendent que leur croyance serait la même que celle des Shafi'i Pieux prédécesseurs (salaf sâlih).Pourtant Ibn al-Jawzî fait clairement une opposition entre la croyance que professent les Ash’arites et celle des Ahl As-Sounna et des shafi'ites.
=> Dans son ouvrage « al-mountazam fî at-târikh al-mouloûk wa al-oumam » (Chronologie de l’Histoire des rois et des nations), Ibn al-Jawzî dit au sujet d’Aboû al-Hasan Al-Ash’arî:
« Il est né en l’an 260. Il se préoccupait du Kalâm et était sur la voie des Mou’tazilites pendant une longue période. Il s’aperçut ensuite de leurs contradictions et afficha une doctrine qui avait troublé les croyances des gens et provoqué des dissensions. Les gens ne divergeaient pas quant au fait d’affirmer que ce qui est entendu [du Qour’ân] constitue la parole d’Allah et que Gabriel – sur lui la paix- a révélé à Mouhammad – qu’Allah prie sur lui et lui donne la paix. Les imams agrées ont dit que [le Qour’ân] est éternel et les Mou’tazilites ont dit qu’il était crée. AL-ASH’ARÎ S’EST ACCORDÉ AVEC LES MOU’TAZILITES QUANT AU FAIT D’AFFIRMER QUE LE QOUR’ÂN EST CRÉE. Il a dit : « [Le Qour’ân] n’est pas la parole d’Allah [au sens propre du terme]; la parole d’Allah n’est qu’un attribut qui subsiste dans Son Essence. Elle n’est pas descendue et pas plus qu’elle n’est entendue. » il n’a cessé depuis d’afficher cette croyance tout en ayant peur pour sa personne DU FAIT DE SA DIVERGENCE AVEC LES AHL AS-SOUNNA, au point que, par crainte d’être tué, il a cherché refuge auprès de la maison d’Aboû al-Hasan at-Tamîmî. »
L'imam Chafi'i a dit :
"Le califat d'Abou Bakr (qu'Allah l'agrée) est une vérité qu'Allah a décrété du haut du ciel et au sujet de laquelle Il a uni les coeurs des compagnons du Prophète (qu'Allah les agrée)."
(Al Iqtisad Fil I'tiqad de l'imam Abdel Ghani Al Maqdisi p 100 )

L‘imam ach-Chafi‘y, rahimahuLah a dit
:
« Ce que je dis sur la Sounnah dont je fais partie et dont font partie mes
compagnons des gens du hadith, et ceux qui m‘ont enseigné tels Soufiane, l‘imam
Malik, c‘est :
« Ce que je dis sur la Sounnah dont je fais partie et dont font partie mes
compagnons des gens du hadith, et ceux qui m‘ont enseigné tels Soufiane, l‘imam
Malik, c‘est :
De confirmer la Chahada, et de confirmer qu‘Allah est au dessus du Trône, au dessus
du ciel, proche de Ses créatures comme Il le veut, et qu‘Allah le Très-Haut descend au
ciel le plus bas comme Il le veut ».
Rapporté par le fils de l‘imam Abdar-Rahmane Ibn Abi Hatim Ar-Razy
Rapporté également par Ibn Al Qayyim dans son livre « Ijtima‘ Al Jouyouch Al
Islamyyia» page 94.
il dit aussi en dit en parlant de celui qui rejette les Attributs d’Allâh :
« Si il nie toujours alors que l’argument lui a été clairement exposé, il est alors un mécréant. Avant l’exposition claire, il est excusé en raison de son ignorance.»
[ Ibn Al-Qayyîm Al-Jawziyyâh ~ Ijtimâ‘ Al-Juyûsh Al-Islâmiyyâh (p.241)]
« Si il nie toujours alors que l’argument lui a été clairement exposé, il est alors un mécréant. Avant l’exposition claire, il est excusé en raison de son ignorance.»
[ Ibn Al-Qayyîm Al-Jawziyyâh ~ Ijtimâ‘ Al-Juyûsh Al-Islâmiyyâh (p.241)]
Ach- Chafi’i (rahimahullah) a dit : « Je crois à Allah et
en ce qui provient d’Allah comme l’a voulu Allah et je crois en l’envoyé
d’Allah et ce qui provient de l’envoyé d’Allah comme l’a voulu l’envoyé d’Allah
».
« Loum‘at al-i‘tiqâd al-hâdî ilâ sabîl
ar-rachâd_ Ibn Qudama»
Ceci à était rapporté dans le
chapitre « l’unicité d’Allah dans les Noms et attributs » Ici
c'est-à-dire de prendre ce qu’Allah et son messager nous donnent sans chercher
le pourquoi du comment car, on nous demande d’y croire, voici ce que synthétise
le termes Aqida.
Al-Hussain Al-Baghawi Achafi’i
(décédé. 516.H) dit
après avoir cité un grand nombre de versets et de hadiths dans lesquels se
trouvent des attributs d’Allah :
Sur cette voie était les pieux prédécesseurs, ils ont reçu ces textes avec la croyance et l’acceptation, et ils ont évité la comparaison et l’interprétation, et ils ont laissé la science de ces attributs à Allah
Sur cette voie était les pieux prédécesseurs, ils ont reçu ces textes avec la croyance et l’acceptation, et ils ont évité la comparaison et l’interprétation, et ils ont laissé la science de ces attributs à Allah
« charh Assunna » de AlBaghawi
(1/170)
Il rapporte la aqida shafi’ite sur l’acceptation
du terme premier, évité la comparaison (éviter le tachbih) et l’interprétation
(ta’wil)
Ismaïl bin Yahya
al-Muzanee (d. 264H): Elève de l'imam ash- Shafi'i:
« Allah est au dessus du
trône, avec son essence (Bi Dhaatihi ), séparés et distincts (Baa'in) de Sa
création. »
Ses shouyoukh comprennent l'imam
ash-Shafi'i, Nu'aym bin Hammaad, Ali bin Ma'bad et Asbagh bin Nafi '. Parmi ses
étudiants il y a Abou Bakr bin Khuzaimah (d. 311H), Abou Djaafar at-Tahawi (†
321), Zakariyyaa bin Yahyaa as-Saajee (d. 307H).
Ce credo d'al-Muzanee est tirée de
l'édition imprimée de sa risaalah «Sharh us- Sunna" (tahqeeq Jamaal
Azzoon, 1re édition, 1995CE) et elle est prise à partir de trois manuscrits:
Ceci vient d'une collection de
manuscrits de la Maktabah de Shaheed Ali Pacha en Turquie, il y a des photos
qui sont dans les manuscrits de l'Université islamique de Médine, no. 1694, et
il a sa chaîne complète de narrateurs jusqu'à al-Muzanee.
Al-Muzanee au sujet d'al-Uluww et al-Istiwaa
et la réfutation des jahmiyya, les mu'tazilah et plus tard les asha'ria
(jahmite).
Al-Muzanee a dit dans l'ouverture de son
traité :
« Haut, au dessus de Son Trône [dans Sa
Majesté, avec Son Essence], et il est proche de Sa création par Sa Science. Sa
Science a englobé (toutes) les affaires, et le décret précède (maqdoor) se
qu'Il applique. « [Et Il est le Généreux, le Pardonneur] », [et] "Il
(Allah) connaît la trahison des yeux, tout comme ce que les poitrines
cachent." » (Ghafir 40:19) »
« Au-dessus de Son Trône, distinct de Sa
création, existant, et non inexistant ou absent. »
C'est donc à là la croyance (Aqidah)
d'al-Muzanee (rahimahullah) concernant Al- Uluww et il est convenu à l'unanimité
que cela est la Aqidah de la totalité des Salaf
Et il est inclus, Ibn al-Qayyim dans
«Ijtimaa 'al-islamiyya Juyoosh" et adh- Dhahabi dans «al-Uluww"
Ash-Shafi’i a dit : » A Allah
appartiennent les Noms et Attributs qui sont cités dans le Livre et ceux que le
Prophète (saw) a enseigné à la communauté. Il n’est pas possible à une personne
de renier ces Attributs et Noms. Donc quiconque les contredit après que les
preuves évidentes lui eurent été établies, devient alors mécréant, et s’il ne
connaît pas toutes les preuves alors il est excusé à cause de son ignorance,
car la science ne peut être obtenue par la raison. Donc, nous affirmons les
Attributs et nions l’assimilation avec la Création ( Tashbih ), comme Allah l’a
nié en disant » Rien ne lui est semblable « . [ Siyar A’lamin
An-Nubula ( 10/80). Adh-Dhahabi a dit » rapporté par Al-Hakkari et
d’autres via une chaîne contenant des narrateurs dignes de confiance, voir
» Mukhtassar Al Uluw » p 177 ]
Shafi’i a aussi dit : » la Sunna que nous
suivons avec nos compagnons, Ashabul Hadith (les gens du hadith), que j’ai
rencontré et dont j’ai puisé la science tels Soufian, Malik et autres, est que
nous croyons qu’il n’y pas de véritable divinité en dehors d’Allah seul et que
Muhammad (saw) est Son Messager. Et que Allah Azza Wadjal est au dessus de son
Trône au dessus des Cieux ( fis-Sama). Il se rapproche de ses esclaves comme Il
le veut et descend au dernier ciel comme Il l’entend « .
[ » ‘Awn Al
Ma’boud » (13/41) et ibn Abou Ya’la le rapporte dans » Tabaqat
Al-Hannabila » (1/283) avec une chaîne remontant jusqu’à Ash-Shafi’i ]
L’Imam Shâfi’î et le ta-wîl
(Partie 1)
Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 573-579) de Faïsal el Jâsim.
Selon certains contemporains, quelques anciens interprétaient (awwalû) l’Attribut du Visage (wajh) dans le Verset suivant : [Où que vous vous tourniez, vous trouverez le wajh Allah].[La vache ; 115
] Selon Mujâhid, en effet, il s’agit de laqibla (direction) d’Allah. Pour e-Shâfi’î, c’est la direction où Allah vous a orienté.
En réponse, il faut savoir tout d’abord que les anciens ont divergé sur le fait de ranger ce Verset dans la catégorie des Attributs d’Allah. Pour la plupart, il n’entre pas dans ce registre. Dans la langue arabe en effet, le terme wajh prend souvent le sens de direction. Le contexte nous indique d’ailleurs qu’ici, il a ce sens. Ainsi, il n’y a aucun ta-wîl du Verset en question. Comme sa définition l’indique, le ta-wîl consiste à donner à un Verset quelconque un autre sens que son sens courant.
Or, tous les savants qui ont orienté ce Verset dans ce sens, comme Mujâhid et autres, ne s’avancent pas à le faire pour les autres textes où le Visage d’Allah est évoqué. Allah révèle notamment : [mais il restera le Visage de Ton Seigneur qui détient la Majesté et la Magnificence].[Le Miséricordieux ; 27] Aucun ancien ne conteste de réellement attribuer à Allah un Visage.
D’après e-Dâraqutnî, selon une version imputée à e-Dhahhâq : « La récompense en plus, sera de contempler le Visage d’Allah (U). »[E-ru-ya d’e-Dâraqutnî (p. 162).]
Dans son fameux ouvrage sharh usûl el i’tiqâd, e-Lalakâî donne en titre à un chapitre : citation d’exégèses des Versets du Livre d’Allah (U)disant que les croyants verront Leur Seigneur de leurs yeux, le Jour de la Résurrection.
Allah (U) révèle : [Ceux qui auront bien œuvré auront leur récompense et une chose en plus][Yûnas ; 26]Selon un hadîthauthentique, le Prophète (r) donne l’explication de ce Verset en disant qu’il s’agit de la vision d’Allah (U).
Cette exégèse est rapportée également par les Compagnons : Abû Bakr e-Saddîq, Hudhaïfa ibn el Yamân, Abû Mûsâ el Ash’arî, ibn Mas’ûd, et ibn ‘Abbâs.
Parmi les tâbi’îns (les successeurs des Compagnons ndt.), nous avons : ‘Abd e-Rahmân ibn Abî Laïla, Sa’îd ibn el Musayib, el Hasan, ‘Ikrima, ‘Âmir ibn Sa’d el Bajalî, Abû Ishâq e-Subaï’î, Mujâhid, ‘Abd e-Rahmân ibn Sâbit, Qatâda, e-Dhahhâq, Abû Sinân, etc.
L’auteur a ensuite mentionné une annale qu’il rapporté par la voie d’ibn Abû Hâtim, avec une chaine narrative qui termine à Mujâhid, au sujet du Verset : [Ceux qui auront bien œuvré auront leur récompense et une chose en plus][Yûnas ; 26
]Mujâhid explique : la récompense, c’est le Paradis, et la chose en plus (ou en prime), c’est la vision du Seigneur.[Voir : sharh usûl el i’tiqâd d’e-Lalakâî (3/454-463).]
Toujours selon Mujâhid, au sujet de l’exégèse du Verset : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage],[Les récits ; 88] sauf les choses pour lesquelles on désire Son Visage.[Rapporté par ibn Abî Hâtim (9/3028)]
Ainsi, les annales du Prophète (r), des Compagnons, et de leurs successeurs sur le Visage d’Allah sont communément transmises (mutawâtir). Aucun recueil sur le dogme n’omet d’évoquer cet Attribut divin. e-Dâraqutnî lui consacre même un ouvrage ayant pour titre : E-ru-ya.
Or, l’exégèse du Verset : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage][Les récits ; 88] ; pour e-Dhahhâq et Abû ‘Ubaïda, il s’agit d’Allah en personne et pour el Bukhârî, il s’agit des œuvres pour lesquelles on désire Son Visage. Celui-ci n’entre pas dans le registre du ta-wîl, étant donné qu’il est possible d’évoquer une entité par certaines de ses caractéristiques. Ainsi, « Son Visage » fait allusion à Allah Lui-même, Lui qui est doté d’Attributs dont le Visage. Si le Visage d’Allah ne périt pas, cela concerne Allah Lui-même à fortiori. Cela coule de source. L’exégèse d’e-Dhahhâq et d’Abû ‘Ubaïda n’a pas pour prétention de contester cet Attribut divin, bien au contraire. Sinon, cela voudrait dire que le Créateur est également voué à disparaitre, qu’Allah nous préserve d’une telle allégation !
Pour preuve, comme nous l’avons vu précédemment, l’Imam el Bukhâri consacre le chapitre suivant : Chapitre : concernant le Verset : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage].[Les récits ; 88]
Il dit ensuite : selon Qutaïba ibn Sa’îd, selon Hammâd ibn Zaïd, selon ‘Amr, Jâbir ibn ‘Abd Allah affirme : « Lorsque fut révélé le Verset : [Dis : Il est Capable de vous envoyer un châtiment au-dessus de vous], le Prophète (r) a dit : « Je me réfugie auprès de Ton Visage ! » Il fut révélé ensuite : [ou en dessous de vos pieds], le Prophète (r)a dit : « Je me réfugie auprès de Ton Visage ! » Et lorsque fut révélé : [ou qu’Il vous divise en groupe], le Prophète (r) a dit : « C’est déjà plus supportable ! »
Il a ainsi utilisé l’expression : « Je me réfugie auprès de Ton Visage ! » pour expliquer le Verset : [sauf Son Visage]. Ces deux Textes confirment que le Visage est un Attribut du Seigneur. Ainsi, l’explication précédente d’el Bukhârî ne s’oppose nullement au fait qu’Allah ait un Visage, puisqu’il l’établit dans un autre passage.
Ibn Kathîr qui fera bientôt l’objet d’une analyse à part in shâ Allah, donne l’explication suivante dans son tafsîr, au sujet du Verset : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage][Les récits ; 88]: « Allah nous informe qu’Il est permanent, toujours existant, le Vivant, et le Qaïyûm (que certains traduisent par : le Subsistant ndt.), toute les créatures sont vouées à la mort, mais Lui restera toujours Vivant, comme Il nous l’apprend : [Toute chose sur terre est vouée à périr • mais il restera le Visage de Ton Seigneur qui détient la Majesté et la Magnificence].[Le Miséricordieux ; 27] Il a donc utilisé le Visage pour parler de Sa personne. C’est le même procédé ici dans le Verset : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage],[Les récits ; 88] c’est-à-dire : sauf Lui.
Il est certifié dans le recueil e-sahîh, par la voie d’Abû Salama, selon Abû Huraïra, que le Messager d’Allah (r) a dit :« La meilleure parole qu’un poète ait pu dire, c’est :
Toute chose, en dehors d’Allah, n’est-elle pas vaine ! »
Au sujet de : [Toute chose est vouée à la disparation, sauf Son Visage], Mujâhid et e-Thawrî font l’exégèse suivante : « c’est-à-dire : sauf les choses pour lesquelles on désire Son Visage. » El Bukhârî se sert de cette annale dans son recueil e-sahîhpour établir ce point. Ibn Jarîr [se sert d’un fameux vers pour l’établir également.]
Cette opinion ne va pourtant pas à l’encontre de la première opinion. Il s’agit simplement ici d’informer que toutes les œuvres conformes à la religion, pour lesquelles on ne désire pas le Visage d’Allah (U), sont vaines. En revanche, la première opinion sous-entend que toutes les entités en dehors d’Allah, sont vouées à la disparition ; Il est en effet le Premier et le Dernier, Il est avant et après toute chose. »[Tafsîr ibn Kathîr (3/404)]
Règle en or :
Lorsqu’il existe une divergence entre les anciens qui s’appuient sur des annales authentiques, il faut, aux yeux d’ibn el Qaïyim, se pencher du côté le plus solide pour départager les avis.[Voir : mukhtasar e-sawâ’iq el mursala (2/262).] Ibn Taïmya renchérit en soulignant que dans l’hypothèse où le ta-wîl ait eu lieu de la part d’un Compagnon, nous devons l’accepter étant donné qu’il ne peut que l’avoir entendu du Prophète. S’il provient d’un autre parmi les générations suivantes, nous pouvons l’accepter à condition que les grandes références de l’Islam lui aient donné leur aval. Cependant, s’il est le seul à le proposer, nous le rejetons sans appel, au même titre que n’importe quelle interprétation des nouvelles générations (khalaf).[Naqdh e-ta-sî (manuscrit : 2/220).]
(Partie 2)
Voir : el mâturîdiya de Shams el Afghân (2/216-219).
Or, dans une audience célèbre qui l’affrontait à ses juges inquisiteurs, en présence des plus grandes référencesnéo-ash’arites et maturidites, Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya qui devait rendre des comptes sur sa ‘aqîda el wâsitiya, lança ce défit historique : « Je n’ai fait que retranscrire la croyance de tous les pieux prédécesseurs… qui est la croyance de Mohammed (r).J’ai pourtant lancé l’appel à plusieurs reprises à mes détracteurs. Je leur ai laissé un délai de trois ans : si l’un d’entre eux me donne une seule parole parmi les trois premières générations au sujet desquelles le Prophète (r) a fait les éloges… alors, je reviendrais sur ma croyance… »[Majmû’ el fatâwâ (3/161).]
« Personne ne sera jamais capable de rapporter une seule parole des anciens qui ne prouvent ni explicitement ni implicitement que ces derniers avaient pour conviction qu’Allah n’était pas sur Son Trône, qu’Il n’avait ni l’ouïe ni la vue, ni une Main réelle… »[Majmû’ el fatâwâ (5/109).]
« Allah sait qu’après avoir fait une recherche complète, après avoir feuilleté ce que j’ai pu avoir sous les yeux des paroles des anciens, je n’ai jamais trouvé qu’aucun d’entre eux, disait explicitement ou implicitement, voir indirectement qu’il fallait renier les Attributs textuels… Leurs condamnations portaient uniquement sur le tashbî’(anthropomorphisme ndt.). »[Majmû’ el fatâwâ (5/109).]
« C’est pourquoi, le jour de la grande audience, Je leur ai laissé un délai de trois ans : si l’un d’entre eux me donne une seule parole parmi les anciens allant à l’encontre de mon discours, il aura alors les preuves de son côté. Mes détracteurs se sont alors précipités à feuilleter dans les livres le moindre argument qui pourrait aller en leur faveur. Ils tombèrent sur l’annale d’el Baïhaqî dans son ouvrage el asmâ wa e-sifât, au sujet du Verset : [vous trouverez le wajh Allah],[La vache ; 115]et disant, selon Mujâhid et e-Shâfi’î, qu’il s’agit de la qibla d’Allah.
L’audience suivante, l’un de leurs chefs de file lança [sûr de lui] : j’ai trouvé une annale des anciens sur le ta-wîl !
- Vous faites certainement allusion au Verset : [vous trouverez le wajh Allah],[La vache ; 115] rétorquais-je.
- Oui, assura-t-il timidement. »
Sheïkh el Islâm lui fit comprendre alors que ce Verset n’entrait pas dans ce registre, comme nous l’avons expliqué, ce qui laissa son assemblée pantoise. En sachant que ce n’était pas l’envie qui manquait de le réfuter à la moindre faille, mais c’était peine perdue d’avance. Ils n’ont jamais réussi à sortir de cette impasse dans laquelle il les avait fait entrer…
D’ailleurs, des grandes références, dont notamment des mentors du kalâm, établissent sans détour que le ta-wîl, une vulgaire innovation, n’entre pas dans le vocabulaire des anciens ; voir : e-risâla e-nazhzhâmiya de l’imam elHaramaïn (p. 22), el KHutat d’el Maqrîzî (2/356), ibn Hajar lui-même dans fath el Bârî (13/370, 390), d’ailleurs el Kawtharî n’a jamais réussi à répondre à ce fâcheux dilemme, sharh el fiqh el akbar d’el Qârî (p. 59), et j’en passe...
Ainsi, comme nous le verrons plus tard, le ta’wîl n’est l’apanage ni des Compagnons, ni des fils des Compagnons, ni des fils des fils des Compagnons, pour reprendre l’expression d’un internaute animé d’un grand zèle… Ensuite, on reproche aux traditionalistes de partager le tawhîd en trois catégories, mais ne précipitons pas les événements in shâ Allah, car nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
2 Parties Traduites par :
Karim Zentici
L'imam ahmad, sa croyance et son innocence de l'antropomorphisme et de l'asharisme faussement attribué :
cette partie se veut longue donc nous allons voir un sujet après l'autre (sa aqida, celle des hanbalite et son accusation d’anthropomorphisme et les citations qui lui sont faussement attribué pour faire croire qu'il est asharite)
Il y à une fatawa d'ibn hanbal qui circule comme quoi il aurait dit :
"« Celui qui dit que Allâh est un corps pas comme les autres corps, il devient [quand même] mécréant »
cette parole à était rapporté en premier lieu par un hanbalite inconnut, elle est faussement attribué à l'imam ahmad, c'est une parole qu'on lui a amputé malhonnêtement, elle n'est que la synthèse de ce que la personne pensé de la aqida d'ibn hanbal, ce n'est pas l'imam ahmad qui a prononcé cette parole mais une synthèse mal comprise attribué à son égard
Ibn rajab en parle dans fadl ilm salaf ala ilm al khalaf ainsi qu'al fawzan dans sharh risala ila ahli qassim et d'autres
Nous allons pas nous étaler là dessus car voici des propos authentifié de l'imam ahmad :
Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) m.241H a dit :
« Si tu veux savoir [par toi-même] que le Jahmîte est un menteur à propos d’Allâh le Très-Haut lorsqu’il dit qu’Allâh est partout et qu’il n’y a pas un espace qu’il n’occupe pas, alors dis-lui : N’est-il pas vrai qu’Allâh existait alors que rien n’était créé ? Alors il dira : Oui, cela est vrai ! Alors dis lui : Donc, lorsqu’Allâh a créé la création, l’a-t-Il créé en Lui-même ou en dehors de Lui-même ? Alors il n’a que trois façons possibles de répondre : S’il s’imagine qu’Allâh a créé Sa créature en Lui-même, il a mécru. Car il dit alors que le Jînn, l’homme et les Diables et Iblîs le démon est en Allâh ! S’il s’imagine qu’Allâh les a créé en dehors de Lui-même, puis qu’Il est entré en eux, il a mécru aussi, pour s’être imaginé qu’Allâh est entré dans tous les espaces impures etc. Et s’il dit qu’Allâh les a créé en dehors de Lui-même, puis qu’Il ne soit pas entré en eux, alors il est revenu de sa position et il a accepté la position des Gens de la Sunnâh !.»
(Fin de la citation).
[Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl ~ Ar-Râdd ‘Alâ Al-Jâhmiyyâh Wa Al-Zanâdiqâ]
Sa Aqida :
L’imam Ahmad bin Hanbal dit dans
son livre {al-Radd ‘alâ al-Jahmiya wal zanâdiqa} dans le chapitre : (Eclaircissement
sur ce que les Jahmites ont nié qu’Allah serait au dessus du Trône) : « On dit alors : pourquoi vous
avez nié qu’Allah serait au dessus du Trône, alors qu’Il (Allah) ta’âla dit : (ar
Rahmân s’est établis sur le trône) |Tahâ v5 | et Il dit : (C’est Lui qui a créé
les cieux et la terre en six jours puis Il S’est établi sur le Trône) |
al-Hadîd v4 | »
il dit aussi :
« Et Il (Allâh) nous a
informé qu’Il est au-dessus des cieux, il dit : « Êtes-vous à l’abri que Celui
qui est au ciel vous enfouisse dans la terre ? (Sourate 67 Verset 16).» ; « Ou
êtes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel envoie contre vous un ouragan de
pierres ? (Sourate 67 Verset 17).» ; « Vers Lui monte la bonne parole (Sourate
35 Verset 10).» ; « Je vais mettre fin à ta vie terrestre et t’élever vers Moi
(Sourate 3 Verset 55).» ; « Mais Allâh l’a élevé vers Lui (Sourate 4 Verset
158).» ; « A Lui Seul appartiennent tous ceux qui sont dans les cieux et sur la
terre. Ceux qui sont auprès de Lui [Les Anges] (Sourate 21 Verset 19).» ; « Ils
craignent leur Seigneur, au-dessus d’eux (Sourate 16 Verset 50).» ; « Le Maître
des voies d’ascension (Sourate 70 Verset 3).» ; « C’est Lui Le Dominateur
Suprême sur Ses serviteurs (Sourate 6 Verset 18).»
[Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh
Ahmad Ibn Hanbâl ~ Ar-Râdd ‘Alâ Al-Jâhmiyyâh Wa Al-Zanâdiqâ]
Et l’Imâm Ahmad (رحمه الله) dit encore :
« Ceci est l’information
venant d’Allâh, Il nous a informé qu’Il était au-dessus des cieux, et nous
avons trouvé toutes choses au-dessous de Lui disgracié selon la parole d’Allâh
: « Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu (Sourate 4 Verset
145).» ; « Et les mécréants diront : « Seigneur, fais-nous voir ceux des Jînns
et des Humains qui nous ont égarés, afin que nous les placions tous sous nos
pieds, pour qu’ils soient parmi les plus bas (Sourate 41 Verset 29).»
[Al-Imâm Abû ‘Abd’Allâh
Ahmad Ibn Hanbâl ~ Ar-Râdd ‘Alâ Al-Jâhmiyyâh Wa Al-Zanâdiqâ]
Mohamed bin Ibrahîm al-Qaysiy a dit : « J’ai dis à Ahmad bin Hanbal, ils racontent qu’Ibn al-Mubârak fut demandé « comment devrions-nous connaître notre Dieu ‘Azza wa Jal, alors il répondit : Sur le septième ciel au dessus de son Trône » , Ahmad bin Hanbal dit alors : C’est comme cela chez nous. »
{Tabaqât al-Hanâbila vol.2}
Youssouf al-Qattân dit : L’imam Ahmad bin Hanbal fut demandé : « Allah Ta’âla est au dessus du septième ciel sur son Trône distinct de sa création, et sa puissance et sa science sont en tout lieu ? , il (ahmad bin hanbal) dit : Oui, au dessus de son Trône, rien n’échappe à sa science. »
{Tabaqât al-Hanâbila vol.2}
[l'Imâm Ahmad] a dit :
« La parole d’Allâh n'est [aucunement] distincte d’Allâh. Absolument rien de la parole d’Allâh n'est créé. Éloigne-toi de tout débat : avec celui qui innove à ce sujet ; avec celui qui prêche [la croyance de] l'énonciation, ou autre ; avec celui qui a des doutes et s'en tient à : « Je ne sais pas si Elle est créée ou pas [je sais] seulement que c'est la parole d’Allâh.» Ce dernier est un innovateur, au même titre que celui qui dit : « La parole d’Allâh est créée.» Il faut s'en tenir simplement à : « C'est la parole d’Allâh et Elle n'est pas créée.»
[Al-Imâm Ahl As-Sunnâh Wa Al-Jâma‘â Abû ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl ~ ‘Usûl As-Sunnâh (no6) page 6 et 7]
l’imam Ahmed dit : «nous adorons Allah avec ses attributs qu’il s’est lui-même donné, et a choisi les plus beaux attributs pour lui-même, nous ne dépassons pas le coran et le hadith, nous disons ce qu’il a dit et nous le décrivons comme il s’est décrit, nous ne dépassons pas cela, nous croyons au coran entièrement les versets sans équivoque (almuhkam) ainsi que les versets qui peuvent prêter à interprétations diverses (almutachabih), et nous ne lui retirons pas un de ses attributs.» Rapporté par Ibn Battah dans le livre « Alibana Alkoubra » avec sa chaine de transmission
L'Imâm Ahmad Ibn Hanbâl (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) a dit au sujet des Ahadîth sur les Attributs d’Allâh :
« Nous les racontons comme ils nous sont venus, sans demander le comment.»
[Rapporté par Al-Hafîdh Ad-Dâraqutnî dans Kitâb As-Sifât (p.63) Al-Hafîdh Ibn ‘Abd Al-Bârr dans At-Tamhîd Vol.7 (p.147) la chaîne de transmission est authentique]
Ahmad Ibn Hanbâl (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) a dit au sujet des Ahadîth sur les Attributs d’Allâh :
« Ces Ahadîth doivent être laissés comme ils sont (c'est-à-dire les prendre au sens apparent). Nous les affirmons et nous ne faisons pas de similitude [avec la Création]. C’est sur cela que les Savants se sont mis d’accord.»
[Rapporté par Abû Al-Farâj Ibn Al-Jawzî dans Manâqîb Al-Imâm Ahmad (p.155-156)]
L’imam Abu ‘Abdillah Ahmad Ibn Hanbal (rahimahullah) a dit : « Concernant la parole du Prophète : « Allah descend au ciel le plus bas ». » et « Allah sera vu le jour du jugement », et autres hadiths semblables ; nous y croyons, nous les considérons comme vrai sans demander le comment et sans donner de sens. Nous ne rejetons rien de ces hadiths, nous savons que ce qui provient du Prophète est vérité, nous ne répliquons pas sur le Prophète .
Nous disons comme Il a dit, nous lui attribuons ce qu’Il s’est lui-même attribué sans ajout. « Il n'y a rien qui Lui ressemble; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant. » (42/11) Les descriptions ne l’atteignent pas. Nous croyons à la totalité du Coran, ce qui est clair et ambigu. Nous n’enlevons pas à Allah un attribut Lui appartenant sous la pression d’énormités qui nous sont attribuées. Nous ne dépassons pas ce qui est rapporté dans le Coran et le hadith. Nous ne connaissons pas le comment des attributs et nous considérons vrais les propos du Prophète et le contenu du Coran. » Rapporté par l’imam Ahmad 81/4 et Ad-Dârimî 1480
Al-Lâlakâ'î dans Charh Oussoûl el-I`tiqâd Ahl Sounnati wa al-Djamâ`ah
p396, Tahqîq Ahmad Hamdan :
(673) On a demandé à l'imâm Ahmad : « Allah est au-dessus du septième ciel, au-dessus de Son Trône, distinct de sa création, et Son Pouvoir et Sa science sont en tout lieu ? » Et il a répondu : « oui, au-dessus du Trône et Sa Science est en tout lieu. »
(675) On a interrogé l'imâm Ahmad à propos du verset « et Il est avec vous où que vous soyez » et le verset« il n'y a aucun discours secret de 3 personnes sans qu'Il soit le quatrième… » - et il a dit : « la signification de Sa Science est qu'Il connaît le visible et l'invisible, Sa Science englobe tout et notre Seigneur est au-dessus du Trône sans mettre de limites et donner de description et Son Koursi est comme l'étendue du ciel et la terre avec Sa Science. »
L'imâm `Abdullah ibn Ahmad cite `Abdullah ibn al-Moubârak en disant : « .... je témoigne que Tu es au-dessus de Ton Trône au-dessus des sept cieux. Et ce n'est pas comme les ennemis d'Allah disent, les hérétiques. » [As-Sounnah de l'imâm `Abdullah ibn Ahmad avec tahqîq d'Al-Qahtani]
Il l'a aussi cité en disant : « nous savons que notre Seigneur est au-dessus des sept cieux sur le Trône et nous ne disons pas comme les Jahmiyyahs qu'Il est ici » en pointant sa main vers terre.
On a demandé à l'Imam Ahmad :
«Allah est au-dessus du septième ciel, au-dessus de Son Trône, distinct de sa création et Son Pouvoir et Sa science sont en tout lieu ?» Et il a répondu : «oui, au-dessus du Trône et Sa Science est
en tout lieu.»
Al-Lalaka’i (d.414) : Sharh Usul I'tiqad Ahl Sunna (p396, Tahqiq Ahmad Hamdan)
L'imam Ahmad relate dans son ouvrage « Réfutation des Libres Penseurs et des Jahmites » (ar-radd 'alâ az-zanâdiqa wa al-jahmiyya) ce qui suit :
فكان مما بلغنا من أمر الجهم عدو الله أنه كان من أهل خراسان من أهل ترمذ وكان صاحب خصومات وكلام وكان أكثر كلامه في الله تعالى فلقي أناسا من المشركين يقال لهم السمنية فعرفوا الجهم فقالوا له نكلمك فإن ظهرت حجتنا عليك دخلت في ديننا وإن ظهرت حجتك علينا دخلنا في دينك فكان مما كلموا به الجهم أن قالوا له :ألست تزعم أن لك إلها؟ قال الجهم :نعم فقالوا له: فهل رأيت إلهك ؟قال :لا قالوا :فهل سمعت كلامه؟ قال: لا قالوا :فشممت له رائحة؟ قال: لا قالوا :فوجدت له حسا؟ قال: لا قالوا :فوجدت له مجسا؟ قال: لا قالوا فما يدريك أنه إله؟ قال :فتحير الجهم فلم يدر من يعبد أربعين يوما
Traduction :
« De ce qui nous est parvenu concernant Al-Jahm, l'ennemi d'Allah, est qu'il était parmi les gens de Tirmidh dans le Khourasân. Il était un disputeur et dialecticien, et la plupart de ses paroles étaient au sujet d'Allah, exalté soit-Il. Il a rencontré des gens parmi les idolâtres appelés « soumaniyya ». Ces derniers, après avoir connu Al-Jahm, lui ont dit : « Nous allons discuter avec toi, et si nos preuves triomphent sur les vôtres, tu embrasseras notre religion, et si vos preuves triomphent sur les nôtres, il se devra pour nous d'embraser ta religion ». Une partie de leur argumentation était comme suit : « N'as-tu pas prétendu que tu as une divinité ?» -Oui, a répondu Al-Jahm. « As-tu vu ta divinité ? » -Non. « As-tu entendu sa parole ? » - Non. « As-tu senti de lui une quelconque odeur ? » - Non. « As-tu été capable de le toucher ? » -Non. « L'as-tu perçu par un quelconque sens ? » -Non. Ils lui ont dit : « Et que te dis que c'est une divinité ? ». Par la suite, Al-Jahm fut confus , et pendant quarante jours, il ne savait pas ce qu'il adorait.
L'imam Ahmad poursuit :
ثم إنه استدرك حجة مثل حجة زنادقة النصارى , وذلك أن زنادقة النصارى يزعمون أن الروح الذي في عيسى هو روح الله من ذات الله فإذا أراد أن يحدث أمرا دخل في بعض خلقه فتكلم على لسان خلقه فيأمر بما يشاء وينهى عما يشاء وهو روح غائب عن الأبصار . فأستدرك الجهم حجة مثل هذه الحجة فقال للسمنى ألست تزعم أن فيك روحا؟ قال :نعم فقال: هل رأيت روحك؟ قال: لا قال: فسمعت كلامه؟ قال: لا قال :فوجدت له حسا أو مجسا؟ قال لا قال: فكذلك الله لا يرى له وجه ولا يسمع له صوت ولا يشم له رائحة وهو غائب عن الأبصار ولا يكون في مكان دون مكان ووجد ثلاث آيات من المتشابه قوله{ ليس كمثله شيء} {وهو الله في السموات والأرض} {لا تدركه الأبصار وهو يدرك الأبصار} فبني أصل كلامه على هذه الآيات وتأول القرآن على غير تأويله وكذب بأحاديث رسول الله صلى الله عليه و سلم
Traduction :
« Puis il se redressa (de cette défaite en concevant) un argument similaire à celui des hérétiques (zanâdiqa) d'entre les chrétiens. Les hérétiques d'entre les chrétiens prétendent que l'esprit se trouvant en Jésus est celui qui est d'essence à Allah. Quand Il (Allah) veut rapporter quelque chose, Il entre à l'intérieur de certains de Sa création et parle sur la langue de cette (personne créée), et Il commande ainsi avec tout ce qu'Il veut et interdit sur ce qu'Il veut; et c'est un esprit qui est absent de la vision (des gens). Al-Jahm mis au point une preuve comme celle-ci et il à l'un d'entre les soumaniyya : «N'as-tu pas prétendu qu'il y a en toi un esprit ? » - Oui, répondit-il. « As-tu vu ton esprit? » -Non. « As-u vu ton esprit ? » -Non. «As-tu entendu de lui une parole? » -Non. « L'as-tu perçu par les sens ainsi qu'être en mesure de le toucher? » -Non. Jahm dit alors : « Ainsi est Allah,Il n'a pas de visage pouvant être vu, pas de voix pouvant être entendu, pas d'odeur pouvant être senti, et Il est absent de la vision (des gens) et Il n'est pas dans un endroit sans y être dans un autre. »
L'imam Ahmad nous dit que Jahm Ibn Safwân a trouvé dans le Coran trois versets ambigus:
لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ
«Il n'y a rien qui Lui ressemble»
(sourate 42 – verset 11)
وَهُوَ اللّهُ فِي السَّمَاوَاتِ وَفِي الأَرْضِ
«Et Lui, Il est Allah dans les cieux et sur la terre»
(sourate 6 - verset 3)
.
لاَّ تُدْرِكُهُ الأَبْصَارُ وَهُوَ يُدْرِكُ الأَبْصَارَ
«Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards»
(sourate 6 – verset 103)
Et l'imam Ahmad de dire :
« Il a construit sa croyance sur ces versets (coraniques) et a interprété le Coran d'une manière autre que celle qui est correcte et il a démenti (contesté) les hadith du Prophète (paix et bénédiction d'Allah sur lui) »
L'imam Ahmad dit :وزعم أن من وصف الله بشيء مما وصف به نفسه في كتابه، أو حدث عنه رسوله كان كافرًا، وكان من المشبهة، فأضل بكلامه بشرًا كثيرًا، وتبعه على قوله رجال من أصحاب أبي حنيفة وأصحاب عمرو بن عبيد بالبصرة ووضع دين الجهمية
Traduction :
« Il a prétendu que quiconque décrit Allah avec une chose avec laquelle Il S'est décrit Lui-même dans Son Livre ou relaté par Son Messager, alors il est mécréant (kâfir) et fait partie des anthropomorphistes (mouchabbiha). Avec ces propos il a égaré un grand nombre de personnes. Des gens parmi les compagnons d'Aboû Hanîfa et ceux de 'Oubayd Ibn 'Amr de Basra l'ont suivi, et il a fondé la religion des jahmites (al-jahmiyya). »
L'imam Ahmad poursuit :
فإذا سألهم الناس عن قول الله -تعالى-: لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ ما تفسيره؟ يقولون: لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ من الأشياء، وهو تحت الأرضين السبع، كما هو على العرش لا يخلو منه مكان، ولا يكون في مكان دون مكان، ولم يتكلم ولا تكلم، ولا نظر إليه أحد في الدنيا ولا في الآخرة ولا يوصف، ولا يُعرف بصفة ولا بفعل، ولا له غاية ولا له منتهى، ولا يدرك بعقل، وهو وجه كله، وهو علم كله وهو سمع كله وهو بصر كله، وهو نور كله وهو قدرة كله، ولا يكون شيئين، ولا يوصف بوصفين مختلفين، وليس له أعلى ولا أسفل، ولا نواحي ولا جوانب، ولا يمين ولا شمال، ولا هو خفيف ولا ثقيل، ولا له لون ولا له جسم، وليس هو بمعلوم ولا معقول، وكل ما خطر على قلبك أنه شيء تعرفه فهو على خلافه
Traduction :
« Et quand les gens les interrogeaient sur l'exégèse de la parole d'Allah « Il n'y a rien qui Lui ressemble » (sourate 42 – verset 11), ils (les jahmites) disaient : Il n y a rien qui Lui ressemble parmi les choses, Il est sous les sept terres tout comme Il est sur le Trône, il n'y a aucun endroit sans qu'Il n'y soit, Il n'est pas dans un endroit sans y être dans un autre, Il n' a (jamais) pas parlé et ne parle pas, nul ne peut le voir dans ce monde ni dans l'au-delà, Il ne peut être décrit (avec quoi que ce soit), Il ne peut être connu avec ni avec un attribut ni avec un acte, Il n'a ni limite ni fin, Il ne peut être atteint avec l'esprit, Il est le visage de tout (c'est-à-dire de l'existence), la science de tout, l'ouïe de tout, la vue de tout, la lumière de tout, la force de tout, Il ne peut être deux choses, Il ne peut être décrit par deux descriptions différentes, on ne peut dire de Lui qu'Il les plus élevé ni le plus bas, Il n'a ni direction ni côté, Il n'a ni droite ni gauche, Il n'est ni léger ni lourd, Il n'a ni couleur ni corps, Il n'est ni connu ni concevable, et quoi que tu L'imagines être comme chose dans ton cœur , Il en est différent. »
L’Imâm Abu ‘Abd’Allâh Ahmad Ibn Hanbâl (رحمه الله) a dit :
« Concernant la parole du Prophète (Paix et Bénédictions d’Allâh soient sur lui) : « Allâh descend au ciel le plus bas.» Et : « Allâh sera vu le Jour du Jugement.», et autres Ahadîth semblables ; nous y croyons, nous les considérons comme véridiques sans demander le « comment ? » et sans donner d’interprétation. Nous ne rejetons rien de ces Ahadîth, nous savons que ce qui provient du Prophète (Paix et Bénédictions d’Allâh soient sur lui) est vérité, nous ne répliquons pas sur le Prophète (Paix et Bénédictions d’Allâh soient sur lui). Nous disons comme Il (Allâh) a dit, nous Lui attribuons ce qu’Il S’est Lui-même attribué sans rien ajouter. « Il n'y a rien qui Lui ressemble ; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant (Sourate 42 Verset 11).» Les descriptions ne L’atteignent point. Nous croyons à la totalité du Coran, ce qui est clair et ambigu. Nous n’enlevons pas à Allâh un Attribut Lui appartenant sous la pression d’énormités qui nous sont attribuées. Nous ne dépassons pas [le sens apparent] de ce qui est rapporté dans le Coran et les Ahadîth. Nous ne connaissons pas le comment des Attributs et nous considérons véridiques les paroles du Prophète (Paix et Bénédictions d’Allâh soient sur lui) et le contenu du Coran.»
[Rapporté par l’Imâm Ahmad Ibn Hanbâl dans son Musnâd (81/4) et Ad-Dârimî dans ses Sunnân (1480)]
Nous voyons que tout cela ne constitue que de la négation : ce sont les sifât salbiyya (les attributs négatifs, les attributs de négation). Jahm décrit Allah avec des négatifs et ceci s'était produit lors de ses débats avec les soumaniyya. Jahm était également un élève de Ja'd Ibn Dirham. Celui-ci avait pris sa science des philosophes sabéens qui décrivaient Allah seulement avec des attributs négatifs (sifât salbiyya).
Les soumaniyya ne croient qu'en ce qui peut être perçu par les sens. Jahm Ibn Safwân leur indique, en reprenant les mêmes thèses qui dérivent de ceux des zanâdiqa d'entre les chrétiens en ce qui concerne Jésus (que la paix soit sur lui). Il affirme qu'Allah est partout et dans toutes choses de la même manière que les âmes occupent leurs corps et ne peuvent les voir, les toucher, les sentir, les entendre ou les percevoir. Jahm leur dit qu'il en est de même pour Allah : Il est partout mais ne peut être vu, senti, touché, et Il ne peut être décrit avec quoi que ce dont sont décrites les choses. Ainsi Jahm se rattrapa et répliqua aux ambiguïtés des soumaniya qui l'avaient mis dans une situation confuse et de doute l'ayant amené à arrêter de prier pendant quarante jours.
Voilà donc l'origine de la négation de l'élévation d'Allah au dessus de Sa création (al-'oulouww) et de Son établissement (al-istiwâ') sur le Trône. Ils disent qu'Allah est partout, en tout lieu. Pour eux, Allah n'est pas dans un endroit exclusif mais Il est en tout lieu et c'est ce qu'ils entendaient par là lorsqu'ils affirmaient «Il (Allah) n'est pas dans un endroit sans y être dans un autre»
Lorsque les preuves ont été établi contre les jahmites sur ce sujet par les ahl as-sounna (sunnites), les jahmites ne pouvaient donc pas répliquer et ils ont commencé à dire :
Lorsque les preuves ont été établi contre les jahmites sur ce sujet par les ahl as-sounna (sunnites), les jahmites ne pouvaient donc pas répliquer et ils ont commencé à dire :
« Allah ne touche quoi que ce soit et n'est séparé de quoi que ce soit»
Et c'est de là qu'est issue la déclaration «Allah n'est ni à l'intérieur de Sa création ni à son extérieur». Ils veulent signifier par là que l’on ne peut pas dire d'Allah qu'Il est dans des choses ou à l'extérieur de ces choses car ces proprités ne peuvent pas s'appliquer sur Lui et Il est différent des corps crées. Les jahmites contemporains s'affiliant au ach'arisme attribuent faussement cette croyance hérétique à Abou Al-Hasan Al-Ach'ari et aux ach'arites primitifs.
Ibn rajab rapporte les calomnie a l'encontre des hanbalites :
Nous allons maintenant exposer les positions l'imam Ibn 'Aqîl (m. 513 h), d'Ahmad ibnHanbal ainsi que des Hanbalites d'Ahl As-Sounna de manière générale sur la question des Attributs divins. Ibn 'Aqîl affirme que la doctrine orthodoxe et juste sur ce point consiste à considérer les textes scripturaires (Qour'ân et Sounna) qui énoncent les Attributs (sifât) dans leur sens apparent (zâhir) tout en s'écartant de tout anthropomorphisme (tashbîh) et interprétation allégorique (ta'wîl). Ibn 'Aqîl réfute aussi l'accusation d'anthropoorphisme qui est porté à l'encontre des Hanbalites sunnites.
Dans son ouvrage encyclopédique consacré à la biographie des savants Hanbalites, Ibn Rajab al-Hanbalî (m. 795 h) écrit:
يقول الحافظ ضياء الدين المقدسى، قال: كتب بعضُهم إلى أبى الوفاء بن عقيل يقول له: صِف لى أصحابَ الإمام أحمد على ما عرفتهم، فكتب إليه يقول: هُم قوْم خُشُنٌ، تقَلّصتْ أخلاقهم عن المخالطة، وغلظت طباعهم عن المداخلة، وغلب عليهم الجدّ، وقلَّ عندهم الهزل، وغربتْ نفوسهم عن ذل المراءاة، وفزعوا عن الآراء إلى الروايات، وتمسكوا بالظاهر تحرّجًا عن التأويل، وغلبت عليهم الأعمال الصالحة، فلم يدققوا فى العلوم الغامضة، بل دققوا فى الورع، وأخذوا ما ظهر من العلوم، وما وراء ذلك قالوا: الله أعلم بما فيها، من خشية باريها. لم أحفظ على أحد منهم تشبيهًا، إنما غلبت عليهم الشناعة لإيمانهم بظواهر الآى والأخبار، من غير تأويل ولا إنكار. والله يعلم أننى لا أعتقد فى الإسلام طائفة محقة، خالية من البدع، سوى من سلك هذا الطريق. والسلام
Ibn 'Aqîl nous dit que si les disciples de l'imam Ahmad furent qualifiés à tort d'être des anthropomorphistes (moushabbiha) c'est à cause du fait qu'ils considéraient les textes du Qour'ân et de la Sounna dans leur sens apparent. Il est évident qu'Ibn 'Aqîl fait allusion ici aux textes scripturaires énonçant les Attributs divins, sinon l'accusation d'anthropomorphisme (tashbîh) n'aurait aucun sens ici.
À la lecture des propos d'Ibn 'Aqîl dans sa réponse écrite à l'un de ses contemporains qui le questionnait au sujet des disciples de l'imam Ahmad, on en déduit aisément quelle fut sa doctrine au sujet des Attributs divins. Il les affirmat dans leur sens littéral (i.e le sens apparent) sans les dénier (ta'tîl/inkâr) et sans sombrer dans l'anthropomorphisme (tashbîh). Telle est la croyance des Hanbalites éclairés et véridiques ainsi que de tous les Ahl As-Sounna de manière générale. (soure : asharisme.com)
L’Imam Ahmed et le ta-wîl
Voir :el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 584-590) de Faïsal el Jâsim.
Nos deux auteurs évoquent un texte dans lequel l’Imam Ahmed interprète le majî (la venue d’Allah le Jour de la Résurrection) en disant : « Dans el bidâya wa e-nihâya de l’Imam elHâfizh ibn Kathîr nous retrouvons le texte suivant : « D’après el Baïhaqî, selon el Hâkim, selon ‘Amr ibn e-Sammâk, selon Hanbal : Ahmed ibn Hanbal interpréta (ta-awwala) le Verset : [Ton Seigneur viendra],[L’aurore ; 22] en parlant de Sa récompense. El Baïhaqî fait le commentaire suivant : « Il n’y a rien à reprocher à sa chaîne narrative. » Ibn el jawzî, selon el Qâdhî Abû Ya’lâ rapporte selon l’Imam Ahmed les paroles suivantes concernant le Verset : [Attendent-ils qu’Allah leur vienne dans l’ombre d’un nuage][La vache ; 210] : il s’agit de Sa Puissance et de Son Ordre. »[Ahl e-sunna el ashâ’ira shahâda ‘ulama el umma wa adilatihim (p. 237).]
Nous pouvons dire en réponse :
Premièrement : Cette version de Hanbal, en supposant qu’elle soit authentique, ne fait que relater la polémique qui eut lieu entre l’Imam et les jahmites. À la suite des paroles qu’ibn el jawzî rapporte selon el Qâdhî Abû Ya’lâ, ibn Taïmiya fait remarquer : « Cette annale que rapporte el Qâdhî et d’autres, et disant que Hanbal la fait remonter à l’Imam Ahmed dans son livre el mihna, fut dite à l’occasion de la polémique qui se déroula à la période de la « cabale » d’Ahmed. Ses adversaires en effet retournèrent contre lui ses paroles disant que les sourates la vache, et la famille ‘Imrân viendront ce jour-là. Pourtant, soulevèrent-ils, le terme majî (la venue) est propre à la création. En réfutation, Ahmed fustigea que : [Ton Seigneur viendra],[L’aurore ; 22]ou [ou bien que ne vienne Ton Seigneur].[Le bétail ; 158] Il dit ensuite : « S’agissant de la vache et de la famille ‘Imrân, la venue a le sens de récompense, de la même manière qu’il s’agit pour [Ton Seigneur viendra] de Son Ordre et de Sa Puissance. »[Majmû’ el fatâwa (16/405).]
Ainsi, Ahmed a prononcé ces paroles en réfutation aux arguments de ses adversaires qui utilisaient ses propres paroles contre lui. Il l’a dit, comme le veut l’art de la polémique, par condescendance. C’est une technique bien connue. Les jahmites interprétaient la venue d’Allah par la venue de Sa récompense non qu’Il puisse venir Lui-même. Il ne s’agissait pas forcément selon eux, de la création (passage obscur ndt.). Dès lors, il les affronta avec ce principe. Ainsi, il leur expliqua qu’Allah parle également du majî pour décrire le Coran, dans le hadîth : « la vacheet la famille ‘Imrân viendront [le Jour de la Résurrection]… » Allah se décrit Lui-même de la même façon, mais cela ne veut pas dire que Sa Parole est créée. Il faut prendre la venue du Coran, dit-il, dans le sens de la récompense, de la même manière que vous interprétez la venue du Seigneur par Son Ordre et Sa Puissance.
L’Imam s’est exprimé ainsi en vue de confronter leurs arguments et de renvoyer contre eux les mêmes qu’ils utilisent contre lui, non qu’il y adhère réellement. Utiliser certains arguments dans une polémique ne veut pas dire forcément que leur auteur en fait sa tendance.
Deuxièmement : Cette annale est contraire à la tendance communément transmise de l’Imam Ahmed dans ce domaine, et disant qu’il incombe de prendre les Attributs au sens littéral, sans leur opposer aucun ta-wîl (interprétation) au autre. Ce même Hanbal rapporte que l’Imam condamne formellement le ta-wîl et ne l’autorisa en aucun cas.
Hanbal ibn Ishâq dit en effet : « J’ai demandé à Abû ‘Abd Allah : Allah descend au premier ciel ?
- Oui répondit-il.
- Il descend par Son Savoir ou par autre chose ?
- Tais-toi, me rétorqua-t-il en entrant dans une colère énorme. Pourquoi entres-tu dans ces choses-là ? Récite le Hadîth comme il fut rapporté sans faire de description (bi lâ kaïf). »[Rapporté par ibn Battâ dans el ibâna (3/242), e-Lalakâî (3/453), et el Qâdhî Abû Ya’lâ lui-même dans ibtâl e-ta-wilât (1/260).]
Hanbal dit également : « J’ai interrogé Abû ‘Abd Allah sur les hadîth disant qu’Allah (I)descend au premier ciel, qu’Il sera vue, qu’Il posera Son pied [sur l’Enfer], etc.
- Nous y croyons, répondit-il, nous y donnons foi, et ne les contestons en rien. Nous savons que les paroles du Messager d’Allah, dont les chaînes narratives sont authentiques, sont vraies. Nous ne démentons pas les Paroles d’Allah. Nous n’allons pas au-delà de la description qu’Il se fait de Lui-même, sans parler de limite ou de contour (hadd) ni de fin ou d’extrémité (ghâya). Rien ne Lui ressemble, Il est certes, Voyant et Entendant.
Hanbal rapporte ailleurs selon Ahmed : « Rien ne Lui ressemble au niveau de Son Essence, comme Il s’est décrit Lui-même. Allah donna un sens général à Ses Attributs. Il définit(hadda)l’un de Ses Attributs qui ne ressemblent à rien d’autre. Ses Attributs ne peuvent se limiter à nos définitions ou ils ne sont pas délimités (ghaïr mahdûda)et Ils nous sont inconnus sauf ce qu’Il nous en décrit.
Il dit : Il est Voyant et Entendant sans parler de hadd ni faire d’approximation (taqdîr).Personne ne peut le décrire comme il convient, nous n’allons pas au-delà du Coran et duHadîth. Nous répétons scrupuleusement les Paroles d’Allah et nous le décrivons comme Il se décrit Lui-même sans aller au-delà. Personne ne peut le décrire comme il convient. Nous croyons au Coran en entier ; Ses Versets formels et Ses Versets ambigus. Nous ne lui enlevons pas un Attribut sous prétexte qu’il déclenche la colère de certains (traduction approximative ndt.).
Les Attributs par lesquels Allah se qualifie, comme Sa Parole, Son Nuzûl (descente au premier ciel), Son entretien en privé avec chacune de Ses créatures le Jour de la Résurrection. Il se reprochera de Son Serviteur et posera sur lui Son Kanaf.[Rapporté par ibn Battâ dans el ibâna (3/242), e-Lalakâî (3/453), et el Qâdhî Abû Ya’lâ lui-même dans ibtâl e-ta-wilât (1/260).] Tout cela démontre qu’il sera vu dans l’au-delà.»[Ibn Qudâma impute cette annale à e-sunna d’el Khallâl dans dham e-ta’wîl (p. 21) ; ibn Taïmiya la rapporte également dans darr e-ta’ârudh (1/254) et bayân talbîs el jahmiya(1/431), ainsi qu’ibn el Qaïyim dans ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 211).]
El Qâdhî Abû Ya’lâ fait savoir : « Yûsuf ibn Mûsâ a dit : on demanda à Abû ‘Abd Allah : Allah descend au premier ciel de la façon dont Il le veut sans en faire de description ?
ishâq ibn Mansûr affirme, quant à lui : « J’ai interrogé Ahmed en ces termes : Notre Seigneur (Y) descend chaque nuit au premier ciel, au dernier tiers de la nuit. Est-il vrai que tu es d’accord avec ses hadîth ?
- Oui, confirma-t-il. »
Pour sa part, Ahmed ibn el Husaïn ibn Hassân a dit : « On demanda à Abû ‘Abd Allah : Allah (I) descend chaque nuit au premier ciel ?
- oui.
- Au cours de sha’bân également, comme le rapportent les annales ?
- Oui. »
El Qâdhî Abû Ya’lâ rapporte : « Ahmed s’adresse par courrier à Musaddad en disant : Allah(U) descend toutes les nuits au premier ciel, sans quitter le ‘Arsh. »
El Qâdhî explique ensuite : « Ahmed affirme explicitement qu’Allah ne quitte pas le Trône. Nous disons la même chose pour le Verset : [Ton Seigneur viendra].[ L’aurore ; 22] Autrement dit, Il viendra Lui-même (thâtuhu) sans pour autant qu’il n’y ait de déplacement (intiqâl : ce passage mérite de plus amples éclaircissements sauf si son auteur veut dire : « sans qu’Il ne quitte le Trône » ndt.).[ibtâl e-ta-wilât (1/261).]
Ainsi, il est évident à travers les paroles d’Ahmed disant qu’Allah ne quitte pas Son Trône, qu’il prend le nuzûl au sens propre. C’est donc Allah qui descend non Son Ordre ou un ange. Or, celui qui ne reconnait pas qu’Allah soit au-dessus de Son Trône, dénigrera foncièrement qu’Il puisse descendre au premier ciel, peu importe qu’Il le fasse en quittant le Trône ou non, or :
Troisièmement : cette annale est d’autant plus singulière qu’elle est rapportée par Hanbal. Ibn el Qaïyim dit à son sujet : « Il se distingue souvent par des annales qui vont à l’encontre de l’opinion connue du madhhab [de l’Imam]. S’il est seul à rapporter une annale qui va à l’encontre de la tendance la plus répandue [de l’Imam], el Khallâl et son ami ‘Abd el ‘Âzîz ne donne pas leur aval à sa version. »[Mukhtasar e-Sawâ’îq el mursala (2/260).]
Ibn Taïmiya déclare également : « Telle est la version de Hanbal. Personne d’autre que lui, ayant rapporté le débat dans el mihnane la rapporte, à l’exemple de ‘Abd Allah et Sâlih les fils d’Ahmed, el Marwazî, etc. »[Majmû’ el fatâwa (5/399).] L’Imam Ahmed lui-même n’en fait pas mention dans son fameux radd ‘alâ el jahmiya, où il parle pourtant des arguments de l’adversaire issus du hadîthpour valider l’idée que le Coran est créé.
Nos deux auteurs sont parvenus à nous mijoter un mets dont ils en ont le secret. À la suite des paroles d’ibn Taïmiya précédemment cités, ils en arrivent à la conclusion suivante : « Le fait que selon l’opinion la plus connue de l’Imam Ahmed, ce dernier ne voit pas le ta-wîl, cela ne s’oppose nullement à l’autre version. Un Imam peut très bien avoir une opinion communément transmise et, avoir, au même moment, une opinion beaucoup moins connue. Et cela est d’autant plus vrai quand les deux opinions ne se contredisent pas, comme c’est le cas ici. Certes, les anciens nous ont véhiculé qu’ils condamnaient le ta-wîl et de s’arroger contre les textes, mais, cela ne leur empêchaient pas d’interpréter certains termes. Il n’y a donc aucun mal à avoir recours à l’un ou à l’autre procédé. »
Il va sans dire que ce commentaire ne respecte aucune démarche scientifique, pour ne pas dire intellectuelle. L’Imam Ahmed et les anciens en général, en effet, ne se contentaient pas de simplement condamner le ta-wîl, mais ils le faisaient sévèrement. Ils allaient jusqu’à taxer tout individu qui s’y initiait d’innovateur. Ils ordonnaient de l’exclure et mettaient en garde contre lui. Mieux, ils établirent qu’il y avait consensus sur la question…
L’IMAM AHMED ÉTAIT-IL ASH’ARÎ ? (1/3)
Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 397-409) de Faïsal el Jâsim.
Cette question peut sembler saugrenue dans l’esprit de beaucoup de gens, bien qu’apparemment les deux auteurs du livreahl e-sunna el ashâ’ira shahâda ‘ulama el umma wa adilatihim, n’en soient pas convaincus. Pour appuyer l’idée qu’ibnHanbal était l’un des leurs, ces deux derniers lui imputent des paroles pour le moins troublantes, et disant : « Allah (I) a deux Mains qui représentent un Attribut de Son Essence ; ni Elles ne sont des membres ni un corps ou autre chose de ce genre ni Elles ne Lui sont assemblées, etc. »[Ahl e-sunna el ashâ’ira shahâda ‘ulama el umma wa adilatihim (p. 193)]
Pour résoudre cette énigme, il faut savoir un certain nombre de choses :
Premièrement : L’Imam Ahmed n’est pas l’auteur de ses paroles. Leur véritable auteur est Abû el Fadl ‘Abd el Wâhid ibn Abî el Hasan e-Tamîmî dans son ouvrage consacré à la « profession de foi », pour reprendre une expression chère à Henri Laoust, de l’Imam. En fait, l’auteur reprend les idées d’Ahmed pour les reformuler à la manière dont il les a comprises. Il introduit certes à ses textes, l’expression « Abû ‘Abd Allah a dit », mais il ne s’impose pas dans son plan, de rester fidèle aux termes de l’Imam. Cet ouvrage devient ainsi un commentaire de ses paroles, un peu à la façon des spécialistes en figh qui interprètent les opinions des grandes références dans le domaine, en fonction de leur propre compréhension. En sachant que dans ce domaine, les commentateurs ont des perspicacités différentes ; les uns sont plus à même de pénétrer les vraies intentions des fondateurs des quatre écoles, et ont une culture plus étendue de leur tendance que les autres.
Pourtant, leur responsabilité est grande ; ils parlent au nom de la religion et signe au nom du Législateur, chacun à sa façon ou plus exactement chacun comme il a assimilé la chose.
Par ailleurs, la famille Tamîmî, le père Abû el Hasan, le fils et le petit-fils ont un penchant pour l’ash’arisme. La longue amitié qui liait Abû el Hasan au Qâdhî Abû Bakr ibn el Baqallânî n’est un secret pour personne. Ainsi, el Hâfizh Abû Bakr el Baïhaqî s’inspire de l’ouvrage d’Abû el Fadl e-Tamîmî, dans sa biographie de l’Imam Ahmed (manâqib el Imam Ahmed), pour décrire sa croyance, comme le souligne ibn Taïmiya.
Ce fameux Abû el Fadl s’éloigne souvent des paroles de l’Imam qui remontent à lui de façon certifiée, comme en témoigne le texte précédemment cité. Ahmed, à l’image des autres grandes références, n’a pas recours à ce genre d’expressions, ni pour dire qu’elles sont vraies ni pour dire qu’elles sont fausses. Les utiliser dans l’un ou l’autre sens relève de l’innovation. Il se contente toutefois de se conformer au vocabulaire du Coran et de la sunna, dans le domaine des Attributs divins.
Il disait notamment : « Personne ne peut le décrire comme il convient, nous n’allons pas au-delà du Coran et du Hadîth.Nous répétons scrupuleusement les Paroles d’Allah et nous le décrivons comme Il se décrit Lui-même sans aller au-delà. »[ Ibn Qudâma impute cette annale à e-sunna d’el Khallâl dans dham e-ta’wîl (p. 21) ; ibn Taïmiya la rapporte également dans darr e-ta’ârudh (1/254) et bayân talbîs el jahmiya (1/431), ainsi qu’ibn el Qaïyim dans ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 211).]
Il va sans dire qu’il convient d’établir le crédo de l’Imam en se basant sur ses propres paroles non sur la façon dont on peut les interpréter. Or, celles-ci proviennent de différentes sources.
A - De ses propres écrits comme e-radd ‘alâ el jahmiya wa e-zanâdiqa, les lettres qu’il envoie à ses amis, comme celles qui s’adressent à Musaddid, ‘Abdûs ibn Mâlik el ‘Attâr, el Hasan ibn Ismâ’îl e-Rub’î, Mohammed ibn Yûnas e-Sarkhasî, etc. Autant de risâla qui remontent à lui de façon certifiée.
B – De ses paroles certifiées que recensent les recueils de référence comme e-sunna et el amr bi el ma’rûf wa e-nahî ‘an el munkar ou les autres ouvrages d’el Khallâl, e-sunna et les masâil dans lesquels son fils ‘Abd Allah répertorie ses paroles, les différentes versions des masâil el Imâm Ahmed ; selon Abû Dâwûd, selon ibn Hânî, selon Sâlih son autre fils. Dans ce registre, nous avons les masâil el Imâm Ahmed wa Ishâq ibn Râhawaïh selon el Kûsaj et el war’ d’el Marwazî. Nous avons également les recueils qui recensent le crédo (sunna) en s’appuyant sur des chaînes narratives (musnada) comme khalq af’âl el ‘ibâd de Bukhârî, sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna de Lalakâî, les ouvrages d’ibn Manda, d’ibn Batta,e-sharî’a d’el Âjurrî, ibtâl e-ta-wilât du Qâdhî Abû Ya’lâ, etc.
Deuxièmement : Les livres que nous avons recensés ne font nullement allusion aux termes que nous rapportent e-Tamîmî ; ni pour dire qu’ils sont vrais ni pour dire qu’ils sont faux. En revanche, selon certaines annales certifiées, l’Imam refusa de jouer au jeu des jahmites qui lui imposaient de refuser le terme jism (corps). À ses yeux, il ne fallait ni le refuser ni l’accepter comme en témoigne la polémique qu’il engagea avec Abû ‘Îsâ Barghûth et d’autres négateurs des Attributs divins au cours de sa fameuse « cabale » (mihna : épreuve). Il ne se sentait pas tenu par les implications qu’imposait leur raisonnement. Pour eux, dire que le Coran est incréé implique de reconnaître que le Très-Haut est un corps. En réponse, il affirma qu’il ne comprenait pas les intentions de son interlocuteur à travers ses paroles. Il refusa donc d’aller dans son sens et se contenta de dire qu’Allah était Ahad Samad, Il n’a ni engendré ni été engendré et nul n’est égal à Lui.
Dans dhikr mihna el Imâm Ahmed, Hanbal ibn Ishâq rapporte : « Abû ‘Abd Allah a dit : « Ils mirent en avant un argument tellement lourd à mon cœur que ma langue ne peut le répéter. Ils renièrent les annales et les narrations. Avant de l’entendre, je ne pensais pas qu’ils pouvaient aller aussi loin. Barghûth me disait : « Le corps est telle et telle chose. » Des paroles qui renient Allah l’Illustre. Je disais alors : « Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je sais qu’Allah estAhad Samad, rien ne lui ressemble et rien ne l’égale. Il est comme Il se décrit Lui-même. » Dès lors, il se tut. »[Tabaqât el hanâbila (2/294). Soulignons ici que les jahmites sont les premiers à taxer d’anthropomorphistes les traditionalistes et toute personne en général qui reconnait les Attributs divins recensés par les textes scripturaires des musulmans. À leurs yeux, comme nous l’avons vu, mais aussi aux yeux de leurs héritiers, reconnaitre ces Attributs, c’est dire qu’Allah est un corps. Il n’est donc pas étonnant qu’ibn Taïmiya n’ait pas échappé à leur vindicte. (N. du T.)]
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Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 397-409) de Faïsal el Jâsim.
Troisièmement : Cette fameuse ‘aqîda, qui est imputée à l’Imam Ahmed et sur laquelle s’appuient nos deux chercheurs, renferme de nombreux points qui s’opposent à la croyance ash’arite qui représenterait, à leurs yeux, la tendance traditionaliste (ahl e-sunna), et par voie de conséquence, celle de l’Imam Ahmed. En voici plusieurs exemples :
1 - Abû el Fadl e-Tamîmî a dit en parlant du Visage d’Allah (wajh) : « Pour lui (en parlant d’Ahmed), le Visage est à prendre au sens propre (haqîqa) non au sens figuré (majâz). Le Visage d’Allah est éternel et ne se détériore pas. C’est l’un de Ses Attributs qui est impérissable. Celui qui prétend que Son Visage correspond à Son Essence aura dévié ; et celui qui en change le sens aura mécru. »[Dhikr mihna el Imâm Ahmed (p. 57).]
Or, pour les ash’arites, le Visage d’Allah n’est pas à prendre au sens propre. Pour les uns, Il correspond à Son Essence et les autres préfèrent avoir recours au tafwîdh (en laissant sa signification à Allah ndt.).
Dans usûl e-dîn, ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî affirme : « Pour nous, le vrai sens qu’il faut donner à el wajh, c’est Son Essence, et aux Yeux, Sa vision des choses. »[Usûl e-dîn (p. 110)] Pour sa part, Abû el Ma’âlî el Juwaïnî soutient : « Pour nous, il faut donner aux Mains le sens de puissance, aux Yeux le sens de vision, et au Visage le sens d’existence. »[El Irshad p155]
Nos deux auteurs vont même plus loin en avançant que reconnaitre cet Attribut, c’est faire preuve d’anthropomorphisme (tajsîm). Ils disent en effet : « La différence entre les termes qui parlent des ajsâm (corps) et de ce qui tourne autour, et les termes qui parlent des ma’ânî (Attributs significatifs ndt.), est énorme… les premiers laissent à penser à leur écoute qu’il s’agit de membres et de « corps »… Or, le contexte veut que l’on prenne ses termes dans leur sens métaphorique et figuré, à l’exemple de la « Main », le « Doigt », le « Visage »… »[Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 193).] Nous sommes ici bien loin de la tendance d’Ahmed !
2 - E-Tamîmî affirme au sujet de la croyance d’Abû ‘Abd Allah : « Allah le Très-Haut a deux mains. Elles correspondent à un Attribut de Son Essence… il est incorrect de dire qu’il s’agit de la Puissance, la Grâce, ou la Bonté divine, étant donné que le pluriel de Main au sens propre (yad) est aïdin, et son pluriel au sens figuré est ayâdin. »[Tabaqât el hanâbila (2/294).]
Pour nos deux chercheurs, la Main d’Allah sous-entend un anthropomorphisme latent et Elle ne compte par parmi les Attributs de Son Essence. Ils se tournent alors soit vers le tafwîdh en précisant tout de même qu’il ne soit pas question de Main au sens propre, soit vers le ta-wîl en interprétant la Main par la Grâce d’Allah ou Sa Puissance. Ils affirment à ce sujet : « Nous en trouvons un exemple [du tafwîdh] dans le Verset : [Ses deux Mains sont plutôt étendues].[Le repas céleste ; 64]La main de manière générale prend le sens de générosité et prodigalité… Quant aux Mains affiliées au Très-Haut dans ce Verset, après avoir évacué de l’esprit leur sens littéral… Celles-ci supportent plusieurs définitions au sens figuré du terme. La plupart des anciens ne se prononcent pas quand il s’agit de trancher entre elles et d’en choisir une. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre qu’ils n’en connaissaient pas le sens. »[Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 153).] Est-ce vraiment conforme aux paroles d’Abû ‘Abd Allah ?
3 - E-Tamîmî poursuit, en parlant de l’Imam : « Il disait : Le Coran, de quelle façon qu’on puisse l’utiliser, est incréé. Allah (I) parle avec des sons et des lettres. »[Tabaqât el hanâbila (2/294).]
Aux yeux de nos deux auteurs et des ash’arites en général, Allah n’a pas la faculté de parler selon Sa Volonté et Sa Parole ne correspond pas à des sons et des lettres. Reconnaitre ces deux dernières choses, c’est, selon eux, sombrer dans l’égarement et l’innovation, en faisant ressembler le Seigneur à Ses créatures. Ils assurent en effet : « Il suffit de parcourire-nazhzhâmiya pour y découvrir la croyance des traditionalistes, les ash’arites. Par exemple, l’Imam el Juwaïnî défend qu’on puisse attribuer au Très-Haut, une direction, un endroit, un haïz, des lettres, des sons, et le sens littéral des textes ambigus… Il en est de même pour l’Imam el Ghazâlî – qu’Allah lui fasse miséricorde – dans son livre iljâm el ‘awâm…, En réalité, c’est le principe que suivent les grandes références ash’arites qui consiste à épargner Allah (tanzîh) des particularités propres aux accidents (hawâdîth), comme la direction, l’endroit, les lettres, les sons, et le sens littéral que dénotent les textes ambigus… »[Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 76)]
Remarque du traducteur : Nos deux auteurs parlent en fait du néo-ash’arisme. Ils ne disent pas en effet que leur père fondateur, ainsi que ses premiers adeptes comme Abû el Hasan e-Tabarî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Baqallânî s’accordent à reconnaitre les Attributs textuels cités dans le Coran, comme l’istiwâ, le Visage, et la Main. Ils dénonçaient toute interprétation de ces Attributs (ta-wîl).[Voir notamment : el ibâna (p. 53-58), risâlat ilâ ahl e-thaghr (p. 225, 232-234), maqâlât el islâmiyîn (p. 290-297) tous d’Abû el Hasan el Ash’arî ; e-tamhîd de Baqallânî (p. 295-299).
] Ils n’avaient pas deux opinions sur la question contrairement à leurs héritiers. Abû el Ma’âlî el Juwaïnî est le premier parmi les savants les plus connus à s’insurger contre les textes avec l’arme du ta-wîl, comme le souligne ibn Taïmiya.[Dur ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/17-18). El Baïhaqî suit également ce principe dans el Asmâ wa e-sifât (2/25-53). ]
D’autres savants des nouvelles générations adhèrent formellement au ta-wîl. Juste avant el Juwaïnî, Il y a eu ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, et plus tardivement AbûHâmid el Ghazâlî, el Fakhr e-Râzî, el Âmudî, etc.[voir pour el Juwaïnî, el irshâd (p. 155-163), e-shâmil (p. 543-570) ; pour ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, usûl e-dîn (p. 109-112) et el ghuniya fî usûl e-dîn (p. 113-116) ; pour el Ghasâlî, qawâ’id el ‘aqâid (p. 167) et iljâm el ‘awâm (p. 75-76) ; pour e-Râzî, asâs e-taqdîs (p. 99 et les pages suivantes) ; et enfin pour el Âmudî, ghâyat el marâm (p. 139-143).]
Selon ces derniers, reconnaître le sens littéral des Attributs textuels, c’est sombrer dans l’anthropomorphisme haïssable.[Voir : asâs e-taqdîs (p. 182) et ghâyat el marâm (p. 138)]
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Voir : el ashâ’ira fî mîzân ahl e-sunna (p. 397-409) de Faïsal el Jâsim.
4 - Abû el Fadl e-Tamîmî a dit en parlant d’Abû ‘Abd Allah : « Il condamnait l’expression hikâya (qui consiste à dire que le Coran relate ou reproduit les Paroles d’Allah, sans n’être directement Ses Paroles), et vouait à l’égarement l’auteur de telles paroles. Selon sa tendance, c’est une erreur et de l’ignorance de dire que la Coran est la narration(hikâya) des Paroles d’Allah Tout-Puissant… Aucune annale venant des grandes références musulmanes des premières générations parmi les Compagnons du Messager d’Allah (r) et leurs successeurs (tâbi’în) ne parle de hikâya ou de‘ibâra. Cela démontre que cette expression relève de l’innovation condamnable. »[Tabaqât el hanâbila (2/296)]
Il va sans dire que cette tendance est celle d’ibn Kullâb et de ses adeptes et celle d’Abû el Hasan el Ash’arî et de ses adeptes. El Ash’arî explique en effet : « ’Abd Allah ibn Kullâb affirme qu’Allah est pré-éternellement doué de la Parole… et que Sa Parole ne correspond pas à des lettres et des sons ; elle ne se partage pas, ne se divise pas, ne se sépare pas, et ses éléments ne distinguent (ou elle ne s’extériorise pas), dans le sens où son concept est un en Allah… ’Abd Allah ibn Kullâb prétend que le Coran récité par le lecteur correspond à la narration de la Parole du Tout-Puissant ; que Mûsâ (u)a entendu la Parole dont Allah est l’auteur ; et que le Verset : [Accorde-la-lui jusqu’à ce qu’il entende la Parole d’Allah],[le repentir 6] signifie jusqu’à ce qu’il comprenne la Parole d’Allah. »[maqâlât el islâmiyîn (2/257-258) d’Abû el Hasan el Ash’arî.]
Dans son fameux el milal wa e-nihal, e-shahrastânî explique plus en détail : « Sa Parole est un ; Elle est à la fois Son ordre, Son interdiction, Son information, Son renseignement, Sa bonne nouvelle, et Sa menace. Tous ces éléments reviennent, sous certains angles, à Sa Parole, non que Sa Parole ou que ses expressions se décomposent en plusieurs parties…
La Parolepour el Ash’arî signifie : un concept intérieur à Sa Personne et qui n’est pas la narration (‘ibâra). Cette ‘ibâraextériorise cette Parole par la bouche de l’homme. L’auteur de cette Parole à ses yeux, c’est Celui qui la détient en Lui, contrairement aux mu’tazilites considérant que l’auteur est celui qui l’articule (l’homme). À la différence où la narration prend le nom de Parole soit au sens figuré soit parce qu’ils sont synonymes. »[El milal wa e-nihal d’e-shahrastânî (1/83).]
Dans la ‘aqîda (profession de foi) de l’Imam Ahmed dont se servent nos deux auteurs pour appuyer leur thèse, ce dernier condamne à l’égarement et à l’innovation celui qui fait sien le concept de la hikâya ou de la ‘ibâra.
Selon nos deux auteurs : « Après avoir abandonné l’i’tizâl, l’Imam el Ash’arî suivit la voie d’Abd Allah ibn Sa’îd ibn Kullâb… En réalité, la voie d’ibn Kullâb et la voie des anciens ne faisaient qu’une, car ibn Kullâb était une référence traditionaliste (ahl e-sunna wa el jamâ’a) sur les traces des pieux prédécesseurs… l’Imam ibn Kullâb n’a rien innové et n’a jamais dévié du chemin des anciens et de la sunna. »[Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 47-58).] Sans commentaire !
5- e-Tamîmî a dit en parlant d’Abû ‘Abd Allah : « Il disait que l’istiwâ signifiait la hauteur et l’élévation (el ‘ulû wa el irtifâ’)… Il est élevé au-dessus de toute chose. »[Tabaqât el hanâbila (2/296)]
Les ash’arîtes reconnaissent certes un istiwâ, mais qui est dépourvu de sens. Nous ne savons pas ce que cela veut dire, prétendent-il, c’est pourquoi, nous avons recours au tafwîdh ou bien nous l’interprétons par l’istîlâ (s’emparer de). Il est impossible d’adhérer à l’élévation d’Allah qui implique le tahayyuz (un espace), une direction, et un endroit. L’élévation d’Allah est à prendre dans le sens de domination et d’omnipotence, non dans le sens du ‘ulû et d’irtifâ’. Allah n’est, selon eux, ni à l’intérieur ni à l’extérieur de la création, ni en haut ni en bas ni, ni séparé ni fusionné.
Dans son commentaire à jawrat e-tawhîd, El Baïjûrî affirme : « si des textes du Coran et de la sunna font allusion à la direction, un « corps », une forme, des membres, les adeptes de la vérité et d’autres tendances à l’exception des anthropomorphistes (el mushabbiha et el mujassima) s’accordent à dire qu’il faut les interpréter… Il donna ensuite des exemples dont notamment : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône istawâ (établi)].[Tâ-Hâ ; 5 Il est possible de dire pour l’istiwâ : Il S’est élevé sur/au-dessus de Son Trône (‘Alâ et ista’lâ) ou Il S’est établi sur/au-dessus de Son Trône (Istaqarra) (N. du T.) ]
Les salafs (les anciens) disent, poursuit-il, nous ne connaissons pas l’istiwâ, et les khalafs (nouvelles générations) disent qu’il a le sens d’istîlâ et de royauté. »[Sharh jawharat e-tawhîd (p. 157).]
Nos deux auteurs relativisent : « Il ne faut pas comprendre lorsque les adeptes de la vérité disent qu’Allah le Très-Haut n’est ni à l’intérieur ni à l’extérieur de la création, qu’ils décrivent ainsi le néant (c’est ce qui s’appelle noyer le poisson dans l’eau ndt.) … Ils entendent plutôt par là, comme nous l’avons vu, qu’il est interdit de qualifier le Très-Haut ainsi, pureté à Lui (c’est-à-dire qu’il est interdit qu’Allah soit au-dessus de la création dans le sens de ‘ulû et d’irtifâ’)… Quant aux textes du Coran et de la sunna qui, en apparence, affilent la direction et le lieu au Seigneur, il est indubitable, à l’unanimité des savants parmi les salafs et les khalafs, qu’il ne faut pas les prendre dans leur sens littéral et leur sens propre. »[Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 139).]
Là encore, nous sommes bien loin de la tendance d’Ahmed !
Remarque du traducteur : L’élévation (el ‘Ulû ; le terme « haut » est antonyme de « bas », « inférieur » qui ont des connotations péjoratives) est un Attribut Essentiel d’Allah. En règle générale, ce terme signifie l’élévation et la hauteur.[Voir : mu’jam maqâyis e-lugha d’ibn Fâris (4/112), lisân el ‘arab (15/83-87), mufradât alfâzh el qur’ân de Râghib el Asfahânî (p. 345), tahdhîb e-lugha d’el Azharî (3/183-188).] Concernant le Créateur, il englobe trois sens :
- ‘Ulû e-Dhât : l’élévation de Sa Personne.
- ‘Ulû el Qahr : la domination.
- ‘Ulû el Qadr : la grandeur.
Les adeptes du Kalâm ne reconnaissent que les deux derniers, bien que les trois sens soient interdépendants. Pourtant, les preuves sur le sujet se comptent, non pas en centaines, mais en milliers comme le promet ibn el Qaïyim dans sa fameuse nuniya. Nous en parlerons plus en détail, in shâ Allah, dans un prochain article !
3 parties Traduite par :
Karim Zentici
Les jahmites, les Mou'tazilites, les chiites, les kharijites (khawârij), les mourjites (mourji'a) ainsi que d'autres fractions hétérodoxes existaient déjà au temps de l'imam Ahmad. Non seulement Ahmad ibn Hanbal était témoin de la présence de toutes ces sectes mais les réfuta également magistralement à la seule lumière du Qour'ân et de la Sounna. Il démontra les erreurs et les contradictions des jahmites et des mou'tazilites sans même s'adonner Kalâm (la dialectique rationaliste/la théologie spéculative). Il subit d'ailleurs l'inquisition et la censure du calife al-Ma'moûn qui avait adhéré aux positions mou'tazilites. Malgré les épreuves qu'il avait enduré, l'imam Ahmad en sorti vainqueur et le sunnisme triompha à travers sa personne et sa résistance vigoureuse face aux doctrines déviantes vis-à-vis de l'orthodoxie sunnite.
L'imam Ahmad fait autorité chez tous les savants d'Ahl as-Sounna de toutes les époques sans aucune exception. Il est particulièrement connu, reconnu, suivi et considéré. Quant à Aboû al-Hasan al-Ash'arî, il est controversé et ne faut en aucun cas l'unanimité.De très nombreux oulémas mirent en garde contre lui et dénoncèrent ses doctrines en opposition avec l'orthodoxie sunnite. Il en est de même pour Ibn Koullâb qui fut pointé du doigt par de nombreux imams se réclamant du sunnisme (ahl as-sounna).
Il est vrai qu'Aboû al-Hasan al-Ash'ari - après s'être détaché du Mou'tazilisme- et Ibn Koullâb jouèrent un rôle non négligeable dans la lutte contre les sectes jahmite, mou'tazilite et d'autres, mais ils en restent pas moins qu'eux aussi étaient aussi déviants sur certains points de la croyance ('aqîda). Certains savants relatèrent qu'al-Ash'arî se repentit encore une seconde fois et adhéra au credo de l'imam Ahmad. Nous avons évoqué plus haut al-Mouhâsibi et il est rapporté que celui-ci se repentit également et adhéra à l'orhtodoxie sunnite.
Tout au long de l'Histoire de l'Islam, le hanbalisme s'est toujours défini à la fois comme une école juridique mais aussi comme un courant doctrinal farouchement opposé au Ash'arisme et à l'utilisation du Kalâm. Le terme "hanbalite" était d'ailleurs dans le passé un pur synonyme de "sunnisme", et le hanbalisme renvoyait tout simplement à l'orthodoxie sunnite en matière de croyance. Nous vous renvoyons à ce propos à notre article "
Bon nombre de hanbalites sunnites furent taxés à tort d'être des anthropomorphistes (moushabbiha/moujassima) par les Ash'arites ainsi que par d'autres sectes s'adonnant au Kalâm. Les véritables anthropomorphistes ont existé dans l'Histoire de l'Islam et ce sont les Karrâmites. L'accusation des ash'arites aurait dûe normalement viser les Karrâmites et non pas pas les hanbalites.
Al-Ash'ari était à la base juste une anecdote de l'Histoire de l'Islam, et seuls les Ash'arites en ont fait une autorité doctrinale de première importance.
L'imam Ahmad est incontestablement le représentant et le défenseur par excellence du Sunnisme. C'est l'imam Ahmad qui réduisit en miette et réfuta les sectes hérétiques qui s'adonnaient au Kalâm. C'est l'imam Ahmad qui fit triompher le Sunnisme. C'est l'imam Ahmad qui défendit le Sunnisme contre le Jahmisme, contre le Mou'tazilisme et contre le Koullâbisme-Ash'arisme. L'imam Ahmad es donc le chef de file de l'orthodoxie sunnite.
Pour plus d'infos voir les autres articles dans la rubrique : Aqida/Croyance & Asharisme
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